Comme le dit La Presse, Walmart compte surement suivre les traces de McDo en terme de “gestion” des syndicats. En effet, Walmart a annoncé hier la fermeture du WalMart de Jonquière, le premier d’Amérique du Nord à s’être syndiqué, il y a 3 mois de ça.
Comme le dit un prof, “Ça ne prend pas un diplôme universitaire pour faire le lien entre la syndicalisation et l’annonce d’hier”.
McDonald s’est déjà fait une image de marque en matière de lutte contre les syndicats, puisque 4 des restaurants qui avaient réussi à se syndiquer en 1998 ont soit fermé soit vu disparaitre le syndicat. Pas mal (au passage, ça ne semble pas avoir ému plus que ça les consommateurs…) Semble-t-il que WalMart a décidé de faire face à la vague syndicale qui lui tombe dessus en choisissant de faire un exemple en fermant le premier pour faire peur à ceux qui sont en ce moment dans leur processus d’accréditation syndicale.
Bien que je ne porte pas WalMart dans mon coeur et que j’estime cette décision inepte, je ne peux m’empêcher de me poser des questions sur le fonctionnement syndical ici. Pour ceux qui ne connaissent pas, voici brièvement comment ça marche : par défaut une entreprise n’a pas de syndicat. Pour qu’un syndicat fasse son entrée dans la place, il faut que 50% des employés votent pour une centrale particulière (par exemple la FTQ ou la CSN) et à partir de là, 100% des employés sont affiliés à cette centrale. Ça donne bien entendu une force démeusurée au syndicat qui entre dans la place tout en forçant la main à une partie des employés.
Je ne suis pas dans le secret des grands, mais j’ai l’impression que cette situation amène des conflits toujours très violents entre représentant syndicaux, appuyés par l’armada d’un méga-syndicat qui fait des demandes excessives et les “patrons” qui eux sont farouchement anti-syndicalistes et ne veulent rien donner. On voit le résultat.
Sans dire que le système français est parfait en la matière, il me semble que l’obligation d’avoir un représentant du personnel pour les entreprises de plus de 15 employés qui souvent fait entrer un syndicat de facto est une bonne chose. Toutefois, chacun demeure libre d’aller vers une centrale qui représente sa pensée… ou de ne pas se syndiquer. Je ne sais pas comment est le modèle allemand mais il est réputé pas pire aussi.
Je ne sais pas par quel bout ça pourrait être pris, mais il me semble qu’il serait intéressant pour les syndicats de revoir leur approche (qu’ils soient québécois et surtout français, ils me semblent vraiment passés-date), quant au gouvernement il devrait peut-être revoir le modèle : avoir une seule centrale donne du poids mais est un peu réductionniste et crée une sorte de mafia. Par ailleurs, le système crée un ainsi un véritable fossé entre les entreprises syndiquées et les autres.