Depuis le début de ma préparation pour le Sénégal, j’avais surtout eu l’occasion d’avoir des commentaires et conseils venant de gars qui sont allés là-bas.
Le problème d’un gars, c’est que ça ne vit pas ce genre d’expérience de la même façon qu’une fille. À chacune de mes questions, ils répondent toujours de ne pas m’en faire, qu’il n’y a rien là, que tout est parfait, etc. Pas besoin de filtrer l’eau, ni de ci ni de ça ni de rien. Des vêtements ? 2 t-shirts et 2 pantalons suffisent. Etc. Du coup, tant de nonchalance ne contribuait pas réellement à me rassurer mais seulement à me montrer que je n’étais pas sur la même longueur d’onde que mon interlocuteur.
Sans compter que l’expérience humaine que l’on vit en tant qu’homme blanc au Sénégal n’est pas la même qu’en tant que femme. Pour la simple et bonne raison que les rapports hommes/femmes y sont particuliers et différents d’ici.
Le week-end dernier, j’ai eu la chance de pouvoir échanger avec la copine de Raoul, qui m’a entre autres fait part des sentiments de jalousie ressentis par les femmes Sénégalaises envers les Occidentales. Une jalousie qu’elle trouvait pesante et ressentait constamment. (Et elle filtrait son eau aussi d’ailleurs…)
Dimanche soir, à la formation, nous avions un coopérant de l’été dernier pour nous parler de son voyage (encore un gars !), mais comme il était parti avec sa copine, il a pu nous parler un peu des difficultés qu’elle a vécu là-bas. Par exemple, une certaine moquerie de la part des autres femmes devant son “incompétence ménagère”, parfois difficile à vivre. Et aussi, parfois, des hommes qui s’adressaient à elle sur un ton tout à fait autoritaire (et humiliant, dans notre référentiel) pour lui ordonner d’effectuer certaines tâches.
Je suis contente d’avoir enfin des points de vue de femmes sur cette expérience qui m’attend. Ça me semble moins loin de MA réalité. Et ça me permet de me préparer psychologiquement aux difficultés qui m’attendent.