Le développement de Montréal

par Hoedic

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Je regarde de plus en plus pour adhérer à Projet Montréal, un parti municipal qui compte briguer la mairie de Montréal à l’automne mais en qui je vois surtout une trajectoire intéressant pour les années à venir.

Toutefois, je regrette un peu le ton adopté, peut-être du fait de la jeunesse du parti. Sur le site web ressort assez nettement une haine de l’automobiliste et presque du banlieusard.

Comme on peut le dire dans un des documents disponibles sur leur site web, 44% des ménages des quartiers anciens de Montréal (Je suis curieux de savoir quels sont ces quartiers anciens !) n’ont pas d’auto, mais 56% des voitures qui passent sous leur fenêtre ne sont pas de ces quartiers. Est-ce pour autant qu’il faut s’en prendre aux propriétaires de 4x4 comme on peut le voir ailleurs sur le site ? Qu’à titre personnel on ne comprenne pas les possesseurs de grosse cylindrée, mettons, c’est en partie mon cas. Mais ce n’est pas à un parti politique de prendre clairement ce type de position, un parti est là pour proposer des solutions et pour gouverner, non pour exclure.

Toutefois je trouve dans l’ébauche de plan de Projet Montréal toute une série d’éléments très intéressants visant notamment à asseoir l’identité particulière de Montréal. Un corrolaire à la baisse de la circulation proposée est la réappropriation de la rue par ses habitants. Ça peut sembler un peu quétaine comme proposition, c’est pourtant très porteur. L’identité de Montréal réside notamment dans la qualité de vie. Transformer les rues et les trottoirs en lieu de vie aiderait à cette qualité de vie.

L’amélioration des transports en commun est également un aspect-clé. Que ce soit la mise en place d’un tramway ou l’amélioration des systèmes en place, ceci aiderait énormément les déplacement alors que les artères de la ville commencent à souffrir de congestionite aigue. Mais je ne suis pas pour diaboliser l’auto comme ça se fait pour le moment. Il ne faut pas chercher à monter les piétons contre les automobilistes, ou les habitants de l’îles contre les banlieusards.

Montréal est déjà l’une des métropoles les moins automobilisées d’Amérique du Nord, les habitants sont prêts à utiliser les transports en commun, faut-il qu’ils soient de qualité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui comme le montre cet article.

Ensuite, plutôt que de montrer les cotés négatifs, autant souligner les intérêts : coûts inférieurs, déplacements plus rapides, circulation plus fluide quand il faut vraiment un déplacement auto.

La Ville de Montréal ainsi que la CMM se doivent aussi de soutenir les actions de covoiturage voire d’en mettre en place. Certaines MRC faisant face à des problèmes économiques et souhaitant favoriser la mobilité de leurs citoyens ont mis en place de tels outils comme Vertigogogo, un site internet de covoiturage très performant.

La municipalité se doit aussi de soutenir les projets technologiques locaux. Ça peut être Île Sans Fil par exemple, qui vise à rendre disponible des hot spot wi-fi sur l’île comme le proposait Michel Dumais dans le Devoir. Ça peut être également de participer voir de diriger la création de portails internet locaux pour qu’Internet ne soit pas seulement un bon moyen pour contacter des personnes à l’autre bout du monde, mais que ça permette également de mieux vivre son quartier : échanger, avoir accès à des services, se renseigner, etc.

Assez du syndrôme “nous sommes les premiers”, “nous sommes les derniers” comme l’actuel débat à savoir si le coût des transports en commun de Montréal est le plus dispendieux ou le plus abordable d’Amérique du Nord. On s’en fout ! Il faut juste viser à faire mieux, regarder en haut, regarder ailleurs pour voir s’il existe des initiatives intéressantes, si oui, voir si elles s’appliqueraient. Il faut viser mieux pour que Montréal demeure une métropole importante du Canada.

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