Moolaadé

par Dre Papillon

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Vendredi soir dernier, avec Hoedic, nous sommes allés au cinéma pour voir le dernier film du réalisateur sénégalais Sembene Ousame (Pour ceux qui ont de la suite dans les idées, c’est aussi l’auteur du livre que je lisais dernièrement…), Moolaadé. Le film a été récipiendaire du prix Un certain regard à Cannes 2004. Il a été tourné en bambara (la langue du Mali), au Burkina Faso, et est sous-titré en français.

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Moolaadé

J’ai été très (positivement) impressionnée par le film, mon tout premier en provenance d’Afrique. Ce n’était pas seulement bon parce que je me prépare à y aller cet été ou parce que je suis sensibilisée à la question de l’excision (thème principal du film). Le jeu des acteurs était plus qu’honorable, bien qu’on sente peut-être un léger manque d’expérience au début du film. Les images sont magnifiques, l’histoire se tient et s’enchaîne admirablement bien, etc.

Bien sûr, j’ai adoré voir en couleurs, en mouvement, en gestes et en paroles tout ce dont j’entends parler depuis quelques mois. La vie de village en Afrique, les relations hommes-femmes et plus généralement le système complexe de hiérarchie, l’omniprésence des croyances à tendance animiste, etc. Sans compter les maints détails que je n’ai pas manqué de remarquer, la cruche d’eau sous l’arbre, la bassine pour se laver, les animaux de la ferme…

Ce film, bien que traitant relativement sérieusement d’un sujet assez sérieux, m’a totalement rassurée au sujet de mes dernières craintes par rapport à mon voyage. J’en suis ressortie avec une forte hâte d’aller enfin là-bas par moi-même et de découvrir tout ça, le reste et plus encore.

Ma formation à Mer et Monde achève, ce week-end était le dernier complet de formation, et il ne reste ensuite que deux petits dimanches soirs. Je commence effectivement à me sentir “prête” (même si on ne l’est jamais vraiment…), à ne plus avoir 1000 questions qui me brûlent constamment les lèvres, et sentir que je possède les moyens de faire face à l’imprévisible, au difficile ou au délicat.

En tout cas, allez voir Moolaadé si le coeur vous en dit. La photographie est vraiment magnifique et rend à la perfection les petites merveilles de la vie, l’agneau qui court, le gamin qui trotinne sur ses jambes incertaines, etc. On en ressort le coeur léger, rasséréné.

Bon cinéma africain !

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