J’ai passé la journée d’hier dans le service de gynéco-obstétrique d’un hôpital universitaire, à suivre une résidente. J’ai assisté à une opération, participé à la naissance par voie naturelle d’une belle petite fille et assisté à toutes les consultations de la journée.
Ma journée a commencé à 8h pour se terminer à presque 20h. Mais je ne dois pas me plaindre ! La résidente, elle, enchaînait sur un autre 12h de garde pendant toute la nuit.
J’ai l’impression d’avoir vu 500 patients pendant la journée. Le rythme était vraiment soutenu, sans pause réelle, tout juste le temps de manger. La vraie vie d’un médecin que je découvre, finalement…
Je portais un vert de travail qui n’a pas manqué d’être insuffisant pour moi ; j’ai donc eu assez froid. J’ai aussi été surprise par les nombreuses pannes de courant nous plongeant dans le noir, relativement longues ; ça faisait assez tiers-mondesque…
Le plus enrichissant fut bien sûr le contact avec les patients. En une seule journée, j’ai été exposée à plusieurs “cas sociaux”. La dame qui simule l’accouchement parce qu’elle veut qu’on l’induise (à 30 semaines !). L’adolescente qui vient d’accoucher, qui reçoit la visite du père de l’enfant, un détenu accompagnée de deux agents de sécurité. L’autre femme dépendante des narcotiques. Cette autre encore qui vient de faire une fausse-couche ; le conjoint, agressif, voulait nous faire dire que tout était de la faute de la femme, qui n’avait pas pris assez de précautions et qui n’était peut-être pas apte à lui donner des enfants. Par conséquent, il menaçait de la quitter… D’autres situations médicalement plus graves, inquiétantes ou rares.
Le moment fort de la journée fut bien sûr l’accouchement auquel j’ai assisté, en vérité, c’est la raison principale pour laquelle j’y suis allée. La maman était sous épidurale, ce qui m’a évité la vision d’une souffrance trop terrible. Malgré tout, ça n’avait pas l’air très plaisant. J’ai été un peu traumatisée par la déchirure périnéale, qui m’a coupé toute envie maternelle pour quelque temps. La sortie du placenta a pris du temps. Puis, la réparation et les points de suture ont aussi été longuets. Les saignements ont ensuite repris et il a fallu faire une révision utérine (ça consiste à aller chercher, à la main, les résidus placentaires dans l’utérus). Sanglant… La nouvelle maman nous a, en prime, gratifié de vomissements en jets. J’ai eu la chance de ne pas être l’heureuse récipiendaire du contenu de son estomac…
Il était rendu 14h, j’avais pris un déjeûner léger à 7h et passé toute la matinée debout. Ça ne vous surprendra pas d’apprendre que j’ai pâli et que j’ai dû aller m’allonger aux toilettes ! Vivement que je devienne un peu plus vaillante. Ah là là…
Comme tout premier contact avec le milieu hospitalier, avec les malades, les patients, les équipes de travail, les liquides biologiques, les odeurs et autres blessures, je pense pouvoir dire que c’était pour le moins… impressionnant.
L’externat, ça va être une journée comme ça, mais tous les jours. Avec peut-être moins de découverte et d’étonnement après quelque temps passé dans chaque service !
Parlant d’externat, c’est cette semaine que je dois concocter mon horaire pour les deux années à venir !