Le voyage s’est déroulé comme sur des roulettes, mis à part le fait que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et que j’avais le cœur serré de ce grand départ… Le ciel était beau et je l’ai mitraillé.
Arrivée à Paris, lundi 30 mai, lendemain de référendum
En sortant de l’avion, j’ai décidé de tromper l’attente en allant retirer des euros d’un distributeur à l’aide de ma carte de guichet associée au réseau Cirrus. Je jette donc mon dévolu sur la première machine venue. Normalement, c’est la façon la plus pratique, la moins coûteuse et la plus sûre d’obtenir des euros… Mais là, la machine refuse obstinément de gober ma carte. Petit moment de panique : ça ne fonctionnerait plus maintenant ?! Heureusement, quelques dizaines de mètres plus loin, je réessaie sur une autre machine et celle-là fonctionne bien. C’est un grand classique avec moi, les distributeurs (à fric, à timbres…) en panne ! J’avais oublié ce que ça faisait !
Puis, chargée comme un mulet, je descends sur le quai de gare, remarquant qu’on y trouve de nombreux composteurs. Évidemment, une fois en bas, aucun composteur ne fonctionnait et il fallu remonter avec tous les bagages…
Arrivée à Lille
En arrivant, je suis accueillie par deux Lillois Remédiens bien sympas, mais qui s’amusent à mes dépens en parlant le ch’ti pendant tout l’après-midi. Je suis épuisée du voyage, ce qui me rend toujours zombie, et je suis lourdement chargée. Après un bon repas de crêpes bretonnes, on m’emmène en voiture jusqu’à la résidence, où j’ai le plaisir de constater (sous le crachin de pluie) que la porte est verrouillée et qu’il n’y a personne ni pour ouvrir, ni pour me donner la clé de la chambre ! Après différents téléphones et autres démarches adminstratives, je finis par avoir la clé, un peu dépitée mais pas trop encore ! La résidence et la chambre sont propres, mais je déchante assez vite : il manque certains outils pratiques plutôt essentiels, comme des couverts, des casseroles, des poêlons… Il n’y a rien de tout ça d’inclus, la mauvaise blague ! Et on ne trouve pas non plus de lieux de vie commune genre salon avec fauteuils et télé, ce que je me permets de déplorer.
Tout se met à déconner
Le soir même, je décide d’aller faire les courses à pied vers la direction vague que l’on m’a indiquée. Le Carrefour qui se trouve au bout de 20 minutes de marches est vraiment immense. Bon je sais, d’habitude on se réjouit des trucs immenses, mais j’étais crevée et j’avais le cœur serré, je me suis plutôt sentie envahie par le découragement devant tant de rayons. Il a fallu beaucoup de temps pour trouver ne serait-ce que quelques produits élémentaires, parsemés ici et là partout dans le magasin, bien cachés parmi les trucs plus sophistiqués dont je ne voulais point. Je reviendrai finalement le lendemain, mais petits bras ayant une portée limitée.
Au retour, je suis évidemment fourbue. Je descends dans le métro pour tenter d’acheter des tickets pour la fin du mois de mai et une carte pour tout le mois de juin. Surprise, le métro de Lille est entièrement automatisé, ce qui est normalement une raison de se réjouir… Non seulement les wagons le sont (pas de chauffeur à l’avant), mais il n’y a personne non plus pour me vendre des billets. Je me retrouve donc à me battre avec une machine qui refuse définitivement de me donner une carte de métro. Zut alors ! Le fin mot de l’histoire était que la machine n’accepte jamais qu’un seul billet (de 5 à 20 euros), qu’il faut ensuite compléter en monnaie. Comme la passe coûte 40 euros, je vous laisse deviner la source de mes difficultés ! J’ai fini par régler ce problème deux jours plus tard en me rendant à la seule et unique station de la ville où des humains peuvent nous servir et répondre à nos questions…
Je reviens dans ma chambre toute triste d’être si seule, si perdue et si découragée. Je n’ai qu’une seule envie, m’isoler, voire repartir aussitôt ! (Oui j’ai toujours les débuts difficiles moi ;))
En pleine nuit, le décalage et/ou l’anxiété me réveillent aux aurores, ce qui me permet d’appeler Hoedic. Revigorant.
Chose certaine, ma vie est une course parsemée d’obstacles… Une vraie poésie !