Stage en cardiologie pédiatrique

par Dre Papillon

Lecture: ~5 minutes

Le lendemain matin, je me rends sur mon nouveau lieu de stage, pour commencer ce qui se trouve être mon tout premier stage. Les gens les plus proches de moi (autres externes et internes) ne me semblent que moyennement sympas et très peu aidants pour les tâches à accomplir. Je m’ennuie toute la journée, suivant les autres, totalement inutile, ne comprenant rien aux acronymes et abréviations et ne connaissant pas les noms des médicaments français, ce qui me fait souvent paraître très bête. L’interne n’est malheureusement pas très pédagogue et ne m’explique rien de ce qui est fait, de ce qui se passe, et le médecin du jour n’est guère mieux. J’observe l’externe au travail et son rôle principal semble se résumer à gérer les dossiers et la paperasse, envoyer des fax, etc. Je me dis que tout compte fait, la réalité est très proche de ce que j’avais pu imaginer. Il y a même ce médecin qui vient nous faire un laïus sur le fait que la médecine se dégrade de nos jours, qu’on nivelle par le bas, qu’il n’y a plus assez de cours théoriques, etc, Je n’aurais pu imaginer situation plus stéréotypée.

Mon parcours est toujours semé d’embûches…

En achetant mon laissez-passer de juin pour le métro (qui nécessitait carrément de créer une carte d’abonnement avec photo - je ne m’en sors jamais sans passer dans un Photomaton quand je suis en France !), je décide de passer à la gare pour retirer mes billets de TGV du lendemain, car je prévois aller passer la soirée à Paris : c’est Paris Carnet ! Après deux tentatives sur la machine automatique censée être si rapide et pratique, je me rends à l’évidence que pour moi, ça ne marche pas, et me résous à faire la longue file d’attente pour récupérer mes billets…

Paris Carnet, mercredi 1er juin

J’apprends que c’est la grève à la SNCF, mais il semblerait que mes trains ne soient pas touchés (aller à 17h30, retour à 7h le lendemain matin). Je maintiens donc mon escapade. La liaison entre Lille et Paris ne prend qu’une heure, ce qui devrait être un vrai charme ! Trop facile… À 10 min de l’arrivée, le train s’immobilise sur la voie, où il restera… une bonne heure et demie, pour cause d’incendie sur les voies en aval. Même pas sûre de pouvoir être dédommagée !

En sortant du train, j’essaie de me dépêcher pour me rendre à Paris Carnet. J’aurais aimé passer à mon ancien lycée, tout près de là, mais je me trouve serrée en temps maintenant. Je me bute tout d’abord à une longue queue pour acheter des billets de métro (celui de Paris s’est lui aussi beaucoup automatisé, semble-t-il…). Je glisse le billet que je viens d’acheter dans la fente et… voilà qu’il ne fonctionne pas ! La machine me le rend composté, mais sans me déverrouiller la barrière. Du jamais vu ! Ça marche d’habitude des billets de métro tout neufs, zut à la fin. La préposée peut heureusement m’ouvrir la barrière manuellement… Mais il s’avérera que le lendemain matin, de Neuilly, dans une station dénuée de tout préposé, un autre de mes billets fraîchement achetés ne fonctionne pas de la même manière ! Je m’en sors de peu.

Heureusement, Paris Carnet a été une soirée fantastique. J’y ai rencontré des gens que je lis depuis fort longtemps, dont certains venant d’aussi loin que moi ou ne se déplaçant généralement pas pour l’événement. Quel bonheur de rencontrer enfin Veuve Tarquine, Racontars, Lisbeï, affleurements, merriadoc, Lithium, Pas folle et Lulu dans une même soirée. C’était aussi plaisant et rassurant de revoir quelques visages connus et appréciés comme Karl, Yves et Laurent (mon hôte). L’ambiance était vraiment super et je suis enchantée d’avoir fait le détour.

Après une très courte nuit de seulement 3h, me revoilà dans le train vers Lille et directement de retour à l’hôpital. La journée allait être mouvementée. Un bébé du service est décédé pendant la nuit après s’être dégradé de façon aussi subite qu’imprévisible : maladie cardiaque congénitale + fièvre d’origine inexpliquée (finalement sûrement centrale suite à un ACV d’origine cardiaque) + CIVD (coagulation intravasculaire disséminée). Il faut expliquer ce qui s’est passé aux parents… Coup dur et journée de tristesse.

J’ai aussi fait mes premières admissions à l’hôpital le même jour. Tout commence à s’éclairer et à devenir plus intéressant ; je prends mes aises et comprend de mieux en mieux ce qui se passe. C’est un service passionnant, mais souvent très dur : les nourrissons sont si vulnérables, si petits, si cyanosés, et ils ont tant de mal à respirer. Il ne sont pas prématurés, mais ils ont souvent la trisomie 21 et presque tous n’arrivent pas à grandir et se développer, hypothéqués qu’ils sont par la maladie. Voilà donc ce qu’est la fameuse « failure to thrive » des bouquins, dans la vraie vie…

Carnets de voyage: immigration et exceptionnalisme américain

Un séjour à Washington DC et les pensées qui en découle La suite

Gunnm vs Alita

Publié le 31 mars 2019

Quarante cycles solaires

Publié le 18 mai 2018