Michel et quelques autres personnes ont récemment lancé une campagne de soutien assez forte (ici, là, puis ici aussi) en faveur de l’initiative Île sans fil qui donne un accès internet sans fil gratuit en différents point de l’île de Montréal et qui se développe de manière rapide.
Comme souligné de plus en plus, on ne tardera pas à voir les Videotron et Bell de ce monde crier à la concurrence déloyale, surtout si les autorités municipales se mettent à soutenir de tels projets communautaires, ce qui est à espérer. Pourtant.
Pourtant, la mise à disposition de tels accès Internet nomades (qui sont des accès payés aux fournisseurs mais ouverts aux passants) ne sont qu’un incitatif à l’utilisation de connexions hautes vitesses sans fil dans les commerces (et ailleurs), ce qui devrait avoir des retombées positives !
Pourtant, il est évident que de telles initiatives auront des retombées positives sur le dynamisme sans, pour autant avoir un impact très sensible sur les abonnements. Au pire, une solution vers laquelle il serait possible d’évoluer serait des quotas.
Étant donné qu’Île sans fil fonctionne avec une authentification centralisée, on pourrait imaginer, si les fournisseurs essaient d’arrêter cette initiative, la gestion de quotas mensuels par adresse MAC (identifiant unique de la carte réseau). Ça alourdirait le système mais permettrait une coexistence pacifique et tout en assurant une utilisation libre du réseau associatif public évitant ainsi une réelle concurrence aux connexions haute vitesse payantes.
Plusieurs villes américaines ont mis en place de réels réseaux sans fil public et gratuits, arguant que désormais Internet est un droit autant que l’eau ou le gaz. Franchement, ça sent le moyen de se faire mousser et j’ai un peu de mal avec cette vision ; beaucoup de personnes continuant de vivre sans Internet. Par ailleurs, je doute qu’une telle initiative permette de combler le fossé numérique. Chacun son boulot et une municipalité n’a pas vocation à être un fournisseur d’accès Internet.
En revanche, l’eAdministration, l’eDémocratie, des termes très à la mode en 2000 ont récemment disparu du vocabulaire à la mode. Pourtant, j’aimerais bien que les municipalités mettent en place des sites autres que mal foutus, purement informatifs et généralement pas à jour.
Pour moi, l’avenir du développement internet doit se faire à l’échelle locale (Google l’a compris) et les administrations publiques ont un grand rôle à y jouer. Les applications sont sans limite, que l’on parle de l’accès aux données des budgets, aux sujets de réflexions d’investissements, en passant par le fait de relayer les événements locaux et pourquoi par favoriser la communication locale avec la mise en place de plateformes de communication de quartier, échanges de services, covoiturage, activités, etc., bref, favoriser la vie ensemble.
On pourrait très bien imaginer les villes québécoises développer ensemble une plateforme communune permettant ainsi à tous de profiter de ces avantages en limitant les coûts.
En clair, chacun son boulot : aux fournisseurs d’accès Internet, les vrais abonnements et le soutien technique, aux associations comme Île Sans Fil (avec le soutien gouvernemental/municipal éventuellement) des solutions permettant un vaste accès mais n’entrant pas trop en concurrence avec les réseaux privés, en enfin aux administrations la gestion et les communications avec les résidents et éventuellement entre résidents.
Une telle “architecture” assurerait à chacun une marge de développement suffisante et donnerait, avec Île sans fil par exemple, un réel dynamisme économique positif.