La dilution de la responsabilité

par Dre Papillon

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Il y a quelque temps, à Montréal, on était allés dans un bar rue St-Denis avec Hoedic et des amis à moi. Ce fut une drôle de soirée, bruyante, et au cours de laquelle des gens très ivres se tenaient à la table à côté. L’un d’eux n’arrêtait pas de se lever et forcément de tomber littéralement sur l’un ou l’autre de mes amis. Un autre des convives de cette table avait l’air… « endormi » et ce, dès notre arrivée. Le temps passait, on discutait, et le gars dormait toujours. Ses amis avaient l’air de trouver ça très drôle et de s’en ficher. Est venu un moment où on a commencé à évoquer la possibilité d’un coma éthylique devant l’absence de réactions du dormeur. Je me trouvais alors en groupe avec deux autres étudiantes en médecine, dont l’une a un père qui est juge. J’ai rappelé tout haut qu’on nous a enseigné que nous sommes des « intervenants désignés » et que cela signifie que nous sommes tenus de venir en aide dans les situations qui peuvent se présenter à nous dans la vie de tous les jours. La jurisprudence fait que nous pouvons être poursuivis pour abstention, ainsi que notre Faculté. Mon amie argumente que selon son père, ce qu’on nous a montré ne tient pas et qu’on ne peut obliger un étudiant à rien.

En réalité, la question n’était pas là. La question était d’intervenir pour aider quelqu’un dans le besoin, qu’on soit obligé ou pas. Mais comme j’étais en groupe, que les autres ne semblaient pas disposés à lever le petit doigt, mon sens des responsabilités s’en est trouvé tout dilué, et je n’ai rien oser faire non plus. Je trouve que j’aurais pourtant dû…

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