Cette nécessaire décroissance

par Hoedic

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Simplicité volontaire, décroissance soutenable, c’est là du vocabulaire qui m’a toujours semblé excessif. En se basant sur les nouvelles technologies, en espérant une baisse des impacts environnementaux qui pourraient en dériver, j’ai toujours cru possible une poursuite de la croissance, au sens général du terme, tout en respectant plus l’environnement, bref ce qu’on a coutume d’appeler le développement durable.

Cependant, la lecture sur les sujets environnementaux m’amène à changer progressivement d’avis. Certaines tendances, comme le fait que la production de CO2 est directement corrélée à la croissance d’un pays, ne mentent pas. Et un peu comme le recyclage n’arrive pas à endiguer l’augmentation des déchets finaux, il semble que les technologies, à elles-seules, ne peuvent pas permettre une baisse de la pollution.

La grande difficulté pour appréhender le problème est son aspect général, global et impalpable comme pour le fameux réchauffement climatique.

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Chaises longues géantes

La question énergétique est probablement parmi les problèmes dont on peut dire aujourd’hui qu’ils deviendront critiques en premier, en plus remettre en question directement la capacité de croissance des pays et donc attirer même l’attention du monde économique.

La fin du pétrole est programmée, à plus ou moins longue échéange (À ce sujet, cet article montre la corrélation dans le temps entre la baisse de fréquence de découverte de nouveaux champs pétrolifères et la baisse de production). La question suivante est de savoir quelle source va pouvoir remplacer le pétrole. C’est à ce niveau que les “nouvelles technologies” entrent en jeu. Qu’il s’agisse d’énergies renouvelables ou nucléaires nouvelle sauce, rien n’est certain.

Par exemple, ITER, le projet de centrale thermonucléaire à fusion théoriquement propre et qui va être fièrement développé en France. Est-ce si propre ? Production de matériel radioactif (la chambre du réacteur) et consommation d’un combustible difficile à produire et potentiellement dangereux, tritium, isotope radioactif de l’hydrogène. Enfin ça n’a rien de certain ; le projet ITER ne devrait pas être rentable énergétiquement et on n’espère pas que ça le devienne avant plusieurs décennies. Dans le même temps, les sommes investies dans ce projet en France représentent 30 ans d’investissement dans les énergies renouvelables qui pour le moment ont prouvé plus.

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Spiderman

Énergies renouvelables qui en elles-mêmes ne sont pas non plus une solution, mais un apport. Un apport qui n’est pas sans coût environnemental. Les capteurs solaires sont polluants, de moins en moins de personnes acceptent les éoliennes et les barrage hydro-électrique ravagent la géographique en plus de présenter un risque d’accident. Par ailleurs ces sources d’énergie sont très disparates et très insuffisante pour faire fonctionner nos économies. Enfin comme je l’ai déjà souligné, les biomasses comme la production d’éthanol ou de méthane ne sont pas non plus une solution de remplacement (Voir aussi cet article très complet qui explique tout le processus d’obtention des biocarburants et les différentes méthodes pour calculer le rendement des processus en question. Merci à Maxime pour le lien, le site au complet est très intéressant.) mais des apports.

Enfin, l’hydrogène… la civilisation de l’hydrogène tant espérée par certains est illusoire, simplement parce que l’hydrogène n’est pas une source énergétique, c’est un moyen de stockage. L’hydrogène, ça prend des vraie sources énergétiques pour le produire.

En l’absence de remplacement près à sortir de son emballage, nous prenons la direction de sources multiples, des sources qui sont pour l’heure plus couteuses que le pétrole, et qui, même additionnées, sont bien loin de remplacer le pétrole.

Bref, même en mettant de coté l’aspect environnemental la décroissance, sous une forme ou une autre semble aujourd’hui quasi-inévitable, la question étant de savoir si on va l’anticiper, autant en réduisant nos besoins en tant que consommateur et les entreprises en rendant leurs processus plus optimaux, ou si on va la subir, comme les hoquets des cours pétrole le laisse présager.

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