L’avantage d’être maintenant toujours à l’hôpital, c’est de découvrir les réalités de cet univers tout particulier.
Je suis en ce moment dans un hôpital universaire de pointe, un centre de soins “quaternaires” tellement il est spécialisé, ça ne rigole pas !
Quand on observe un monde de l’extérieur, on a toujours l’impresssion que tout y est parfaitement huilé, organisé, et que tout fonctionne comme sur des roulettes. J’avais cette impression de la recherche avant de découvrir tous les montages broche-à-foin qui se cachent derrière.
Ben à l’hôpital, c’est un peu pareil ! Dès le premier jour, on a fait des bidouilles administratives pour que les patients aient accès à tel médicament très coûteux. On a annulé des chirurgies parce que tel fil pour les points de suture était en rupture de stock pour plusieurs semaines encore. On a dû appeler un pharmacien artisanal qui fabrique encore de la griséofulvine, devenue introuvable depuis que sa compagnie-mère a décidé qu’elle ne rapportait pas assez. Etc.
C’est aussi l’amusement des premiers contacts avec les représentants pharmaceutiques (que je peux comparer avec ceux de France et du Sénégal). Le scepticisme par rapport au fait que les médicaments soient vendus par publicité plutôt que par preuve scientifique, suite à certaines négociations (“on vous fournit tel matériel qui vous fait défaut, vous prescrivez notre machin”). Et la grande roue du cirque économique tourne…
Lundi, je change d’hôpital, dans un coin opposé de la ville. C’est bien d’habiter tellement centralement que tout est accessible en vélo… tant qu’il ne fait pas trop froid !