Depuis quelques temps et plus particulièrement depuis que j’envisage un doctorat, j’essaie de comprendre la logique qui se cache derrière des normes payantes comme c’est le cas des normes ISO.
Dans mon cas, je voudrais avoir accès à la série 14040 que je ne trouve même pas à la bibliothèque de Poly (en fait, elle y est, mais bien cachée). Si je vais sur le site de l’ISO et que je veux tout faire selon les règles, voici les prix :
- ISO 14040, 12 pages, 70CHF (Des francs suisses, environ 0.65 euros. Déjà simplement pourquoi ne pas causer en euros ou en dollars ???)
- ISO 14041, 22 pages, 99CHF
- ISO 14042, 16 pages, 81CHF
- ISO 14043, 18 pages, 87CHF
Pour un total de 337CHF. Certes, ce n’est pas la ruine, mais c’est également cher la page !
Surtout ISO souhaite que ses normes deviennent internationalement utilisées. ISO fait des normes environnementales comme la série 14040 pour un monde meilleur et même, ils le disent dans leur rapport annuel 2004, pour aider à rencontrer les objectifs de Kyoto. ISO dit que ses normes ont également vocation à aider les pays en voie de développement et leur donnant des outils pour être plus efficace
Dans ces conditions, ces normes devraient logiquement être accessibles à tous, facilement et gratuitement bien entendu. Pas uniquement pour la certification des entreprises mais pour l’aspect éducatif (d’ailleurs je n’ai pas trouvé de prix “éducational” pour les normes), pour permettre à autant de personnes possibles de comprendre de quoi il s’agit. Pour que, par exemple, que les pays en voie de développement puissent s’en inspirer pour s’améliorer. Le potentiel est énorme et pour des raisons que j’ignore (mercantiles ?) ça reste confiné aux firmes cherchant les certifications et aux bibliothèques universitaires.
Surtout qu’entre nous, les revenus générés par ces ventes ne sont pas mirobolants : 3 millions de CHF. À 50CHF la publication (et c’est plus souvent le double), ça fait 60.000 ventes. Avec près de 15.000 normes différentes en stock, on notera que ça fait assez peu chacune !
Et ces ventes ne représentent que de 10% dans les revenus totaux de l’organisme financé en à même les fonds publics des 146 états-membres. En d’autres termes, il ne serait pas illogique que les résultats soient librement accessibles à ceux qui participent à ce financement ; les citoyens du monde.
Si l’on compare ça au W3C, les normes y étant gratuites d’accès via Internet ( Hors sujet Ceci dit d'[après](http://en.wikipedia.org/wiki/Reasonable_and_Non_Discriminatory_Licensing) wikipedia, il y a eu hésitation pour les mettre payantes. [Karl](http://www.la-grange.net/) si tu traines dans le coin, je serais intéressé à connaître les arguments qui étaient alors en jeux ), jouant à fond sur l’ouverture telle qu’on la connait sur Internet, la différence est frappante : chacun est en mesure d’accéder aux normes ce qui a créer une meilleure connaissance des technologies et permet des discussions avec de réels fondements.
Enfin bref, je vais faire comme tout le monde à savoir photocopier le tout dans l’illégalité la plus complète et me retrouver pogné avec du sale papier que je ne peux pas indexer à mon memex ! Et je ne remercie pas ISO (dont le travail est pourtant extrêmement utile.)
Note : J’ai republié l’article car comme me l’a fait remarqué Karl dans son commentaire, j’ai confusé initialement entre le droit d’accès aux normes et la question des brevêts soulevée lors de la création des normes. Le sujet que je tiens à soulever dans cet article précis concerne l’accessibilité du résultat que sont les normes finales.