Guerilla marketing !

par Hoedic

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Marre de la pub ? Ben c’est pas fini !

Internet actu y va d’une entrevue avec le directeur de Tribeca, une agence de marketing alternatif dont on entend assez régulièrement parler ces temps-ci. On remarquera le ton ouvert de la discussion : l’invité ne se cache pas de son objectif et des méthodes utilisées et le résultat n’en est que plus intéressant.

Tel qu’expliqué le but de ce marketing alternatif est d’obtenir une relations de qualité avec des personnes ciblées. Fini le spot publicitaire ; ça se passe dans la rue et vise à entrer en contact avec des personnes souvent en suscitant leur intérêt. Ça passe aussi par le marketing viral qui présente souvent l’avantage de passer par et vers des personnes qui ont intérêt dans le sujet.

Autre point remarquable : ce type de démarche marketing arrête de prendre les gens pour des cons ! Le but n’est pas de répéter un message suffisamment de fois pour qu’il rentre, mais plutôt d’échanger. Et c’est pas rien.

Mais je peux difficilement en penser du bien. Certes l’objectif est de créer une relation ouverte et aussi saine que possible, mais ça demeure une relation de vente, entre un vendeur et un consommateur.

Les méthodes visant à utiliser des personnes comme vecteur de marketing est de plus en plus présente. Les fanatiques des marques ne tarderont pas à devenir des représentants de ces marques. C’est déjà un peu le cas pour Mac. C’est aussi le cas de ces personnes qui donnent les adresse e-mail de leurs contacts pour participer pour leur permettre de bénéficier d’offres exceptionnelles (en donnant en prime l’impression d’être à part).

Comme si les relations humaines n’étaient pas assez facile, les marchands du temple vont ainsi jouer un rôle ambivalent en utilisant les processus relationnels comme vecteur marketing.

Ça demeure assez supportable quand c’est à une échelle raisonnable, mais ne risque-t-on pas de voir une escalade comme ce fut le cas pour les autres canaux marketing ? La publicité a tué la télévision ; des procédés de marketing viral agressif transformant des personnes en représentants forcenés ne risquent-ils pas de poser des problèmes relationnels. Surement ma vision est-il exagérée mais je ne suis pas forcément très chaud pour ce type d’évolution même si les tendances de ces dernières années montrent que c’est assez inéluctable.

L’autre crainte est la difficulté croissante des organismes de la société civile de se faire entendre, les organismes sans but lucratif en premier lieu. En effet, les citoyens sont déjà très difficiles d’accès simplement parce que la notion de responsabilité citoyenne n’a pas vraiment la cote, et parce que les occupations sur nombreuses. Si la vie commerciale vient se mélanger aux relations humaines classiques et empruntent encore plus de temps il ne reste plus grand chose. Par ailleurs, il y a un réel risque de fermeture supplémentaire des gens pour se protéger de ces marketing à tous les étages. En effet, si certains s’amusent de cette tendance, ça ne me plait pas et comme d’autres, j’aurais plus tendance à me refermer qu’autre chose.

Bref, c’est à mes yeux une invasion supplémentaire des entreprises dans la sphère des relations humaines et je vois mal comment ça pourrait améliorer quoique ce soit.

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