Après mon départ du Sénégal, il s’est mis à pleuvoir, pleuvoir et pleuvoir encore. Pleuvoir comme il ne l’a pas fait depuis 20 ans au moins. Évidemment, avec les routes souvent non pavées et l’absence de système de drainage des eaux de pluie (même à Dakar), on imagine le résultat ! Déjà qu’un pays en développement présente des ressources assez peu fiables, c’est le bordel le plus complet maintenant !
Dire que la moindre goutte provoquait déjà des coupures d’électricité et d’eau potable parfois longues… Je suis contente de ne pas vivre ça en ce moment ! Pas sûre qu’il soit possible de mener à bien des activités normales quelconques dans un tel contexte.
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Dans Le Devoir, au mois d’août, une série sur les femmes africaines, Un continent sur les épaules (verrouillée malheureusement). Un peu d’espoir pour un continent malmené et délaissé, mais pas trop quand même. De façon très amusante, un des articles parlait de Guédiawaye, la banlieue de Dakar où je me suis impliquée. On y interviewait une dame que je connais, avec qui j’ai même fait des visites à domicile !
Bon, l’article loue le principe de “faux microcrédit” qui a lieu là-bas, un genre de loterie où tout le monde donne un certain montant et où on fait tirer la cagnotte à la fin. J’étais exaspérée par ce genre de manifestations, car malheureusement, elles étaient jumelées avec les séances de prévention et sensibilisation sur l’hypertension. Or, ces femmes de moins de 50 ans n’étaient pas forcément les meilleures cibles de prise de tension (plutôt les femmes ménopausées, et les hommes, qui étaient totalement absents des séances).
Qu’ai-je remarqué sur la condition de la femme au Sénégal ? Elle n’est vraiment pas si mal, sûrement bien meilleure qu’il y a quelques années. Les femmes peuvent souvent travailler à l’extérieur ou avoir des activités communautaires. Elles contribuent nettement au développement de leur pays. Elles ont de plus en plus accès à l’éducation. Mais… la polygamie persiste (et signe). La contraception est presque inexistante. Sans compter la mortalité infantile et maternelle qui demeure élevée faute d’un système de santé digne de ce nom. Et les hommes là-bas continuent de se croire supérieurs et plus intelligents que les femmes. Avec toutes les conséquences comportementales que l’on imagine en termes d’attitude hautaine et autoritaire.
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Pourquoi l’Afrique est-elle pauvre ? Réponse à la question qui tue, par Naomi Klein…
Ah oui et allez voir ce film aussi, La constance du jardinier, si vous ne savez pas quoi faire. Un bon suspense entre le Royaume-Uni et le Kenya, saupoudré d’une pincée d’histoire d’amour. Mais surtout, des réflexions toujours très actuelles sur le sida et les compagnies pharmaceutiques en Afrique… Ce n’est pas un documentaire, mais nul besoin de chercher très loin dans notre triste réalité…