Le poète sent le moment de l'enthousiasme ; c'est après qu'il a médité. Il s'annonce en lui par un frémissement de sa poitrine, et qui passe d'une manière délicieuse et rapide, jusqu'aux extrémités de son corps. Bientôt, ce n'est plus un frémissement ; c'est une chaleur forte et permanente qui l'embrase, qui le fait haleter, qui le consume, qui le tue ; mais qui donne l'âme, la vie à tout ce qu'il touche. Si cette chaleur s'accroissait encore, les spectres se multiplieraient devant lui. Sa passion s'élèverait presque au niveau de fureur. Il ne connaitrait de soulagement qu'à verser au-dehors un torrent d'idées qui se pressent, se heurtent et se chassent. **«Dorval et moi», second Entretien sur le fils naturel, VII, 103**, Diderot, cité dans **Diderot ou la philosophie de la séduction**, Éric-Émmanuel Schmitt
Carnets de voyage: immigration et exceptionnalisme américain
Un séjour à Washington DC et les pensées qui en découle La suite