Hoedic en rêvait depuis des mois, n’en ayant pas fait depuis des années. C’est une de ses passions, depuis bien avant que je le connaisse. Une partie de lui, de son passé.
Mais moi, je n’avais jamais mis les pieds sur un bateau. Alors : mal de mer ou pas ? Je me souviens avoir eu plusieurs appréhensions, au début, aux premières évocations de cette idée farfelue : une croisière en catamaran, 5 jours avec juste quelques amis et famille.
Mais la promiscuité ? Mais la rusticité ? Je dois avouer qu’après mon retour du Sénégal, j’étais bien moins inquiète des conditions et plutôt sereine à l’idée de cette partie de notre voyage. Partons à l’aventure !
Au final, je suis tellement heureuse qu’on l’ait fait. Même si c’était gentillet finalement, comme expérience de navigation. Je sais un peu plus ce qu’est cette lumière qui brille toujours au fond de ses yeux. J’ai l’impression de mieux le connaître, le comprendre. De partager un peu plus cette partie de son univers qui m’était inconnue. De me laisser un peu séduire, mais aussi inquiéter. La mer donne beaucoup mais peut aussi reprendre violemment.
Un bateau, la mer. Je tangue, j’ai le mal de terre en descendant, c’est drôle. La vie de groupe. S’y habituer sans trop de heurts. En faire son deuil, à la fin. Se sentir un peu abandonnés, pour mieux repartir, à deux.
Notre itinéraire a été chargé mais nous en avons tellement profité à fond. Un arrêt à Sainte-Anne : je surprends ma maman et mon frère sur la plage du Club Med. Un mouillage à Saint-François, après un vrai mal de mer. Mon premier émerveillement sous-marin. Des centaines de poissons multicolores. Des coraux à la fois attirants et inquiétants, avec leur cliquetis bien vivant. Merci Leeloolène, pour ce qui fut pour moi une grande découverte. L’eau, dans laquelle je me sens si bien, recèle tant de choses inconnues de moi et si belles.
Ensuite, on monte la côte. Les éoliennes, la pointe des châteaux, la Désirade qui se laisse désirer (nous n’y allons pas). Cap sur Petite Terre. Paradis des poissons, malgré le courant. Mon premier requin, ma première tortue, quelques raies. Deux petites îles presque à nous. Des iguanes que je découvre la première. Un planteur bien fort et qui tape. Un coucher de soleil rien que pour nous, sur une petite île. Des moments hors du temps, vraiment.
Le lendemain, on file à Marie-Galante. Arrêt sur une petite plage calme et mignonne. Un petit frisson me retient d’y aller, après le vent du trajet. Mouillage à Saint-Louis. On dort, et le matin, on part à la découverte de l’île. On s’arrête à l’habitation Murat et on visite la distillerie Bielle. Un vieux guadeloupéen nous raconte tout cela en créole, nous ne pigeons pas grand-chose. Il a l’air de s’être bien marré. Heureusement, nous avions notre traductrice personnelle ! On en profite pour faire des réserves de rhum. Et c’est déjà l’heure de repartir.
Dernière destination, l’archipel des Saintes. Le paradis sur terre. Ces petites îles magnifiques qui pointent hors de l’eau. Ces couchers de soleil à couper le souffle. Ces eaux claires et chaudes, grouillantes de poissons coffres, trompettes ou chirurgiens. Ce petit resto, les pieds dans l’eau. Des mets simples et délicieux, avec l’impression de tanguer encore. On en revoudrait.
Mais il est temps de rentrer à la marina maintenant. Ce merveilleux périple s’achève déjà pour laisser place aux derniers préparatifs de notre mariage. Dans la cohue que cela implique, nous libérons le bateau et partons à la découverte des terres guadeloupéennes. Direction la Basse-Terre, avec sa Soufrière recouverte d’éternels nuages.
La suite de nos merveilleuses aventures… sera pour une prochaine fois ;)