The Gazette aborde dans une série d’articles le stress, maladie du XXIème siècle comme on l’entend souvent, mais est-ce le cas ?
À lire certains témoignages, oui. La pression dans le milieu de travail est un fait… par endroits.
Pourtant il faut mettre les choses en perspective : le temps libre (leisure time) a tendance à augmenter. 8 heures de plus par semaine que dans les années 60… malgré un taux d’emploi en explosion chez les femmes.
Pourtant le stress, le manque de temps sont des valeurs à la hausse sur la même période. Alors ?
Depuis quelques années l’industrie du diverstissement s’est développée de manière fulgurante et propose littéralement une surcharge de d’alternatives. À cela s’ajoute une boulémie poussée par la publicité.
En fait, nous sommes nos propres bourreaux… et en éprouvons de la fierté en plus ! Le niveau d’occupation est désormais une preuve sociale d’importance. Le temps est maintenant une ressource plus importante que l’argent et a donc supplanté ce dernier comme critère d’élévation sociale. Je suis occupé donc je suis.
Par voie de conséquence, consacrer du temps est également une forme d’engagement. Ainsi un cadre passe des heures folles pour montrer sa volonté de monter les echelons. Le pire étant que cette logique s’applique partout, même dans les jeux comme l’explique l’article World of Warcraft teaches the wrong things : passer des heures dans le jeu assure de monter les niveaux, indépendamment de la “qualité” du joueur.
Pas étonnant qu’au milieu de tout cela, nombreuses soient les personnes à ressentir une oppression par manque de temps mais aussi une oppression par l’univers de possibles.
Cependant bien des activités semblent nécessaires pour une vie agréable : contact avec la famille, les proches et les amis, l’activité sportive, le développement des connaissances, la détente pure et simple, etc. Sans parler de la vie de la Cité, complexe et variée et qui nécessite l’attention des citoyens.
Au milieu de tout ceci, l’espoir de voir le tout s’amélioré a disparu. À une époque pas si lointaine la technologie promettait de réduire le temps de travail et de rendre ce dernier moins éprouvant. Et ça a fonctionné ; alors pourquoi ne pas continuer dans cette direction ?
Simplement parce que la société actuelle ne valorise pas ceux qui visent un tel projet de société, il faut travailler dur, il faut être occupé, en demande, que des choses importantes reposent sur nous, faire partie d’un vaste réseau humain d’interconnexions, sans quoi nous ne sommes rien. À l’opposé du joueur de World of Warcraft qui ne passerait qu’une heure par semaine pour se laisser du temps pour vivre autre chose à coté.