J’aurais bien aimé, moi aussi, avoir des super grèves lycéennes quand j’étudiais en France.
Non seulement j’aurais quelque chose d’impressionnant à raconter à chaque fois que l’on me poserait des questions sur cette période de ma vie…
Mais surtout, j’aurais eu de quoi me divertir en plein mois de mars, alors justement que l’année s’éternise en longueur et en ennui, et qu’on a trop envie de s’absenter (si seulement on pouvait trouver un prétexte) !
Bon, tout bien réfléchi, peut-être que ça aurait gêné le bon déroulement de ma Terminale, avec le bac et tout. Mais en 1ère, ça aurait été parfait :)
Non, vraiment, je suis jalouse ! En plus, il n’y a même pas eu autant d’action sociale quand j’y étais. Juste les grandes manifs contre Le Pen. Ah oui, et une grève des routiers avec des stations services sans essence… Que du folklorique finalement ;)
(Comme quoi, il y a toujours quelque chose à raconter, quand on a vécu en France ;))
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Non mais sans rigoler, le sujet semble assez brûlant en ce moment, c’est le moins que l’on puisse dire. C’en est presque lassant à force, ce sport national qu’est la grève. Ça n’a pas toujours l’air très réfléchi en plus. Genre on manifeste pour pour se défouler, pour faire du bruit, pour manquer des cours. Mais au fond, est-ce ci terrible que ça ?
J’ai lu à gauche et à droite des textes d’opinion sur le sujet du CPE et je demeure assez mitigée. Certes, dans son application, il semble moins désavantageux (en termes de conditions) que la période d’essai classique qui existe actuellement dans le cadre d’un CDI. Et effectivement, peut-être que ça pourrait être une façon d’amener les employeurs à être moins frileux dans l’embauche des jeunes.
Mais… J’avais toujours trouvé que c’était un des grands points forts de la France que ses bonnes conditions de travail. Même s’ils manifestent et crient beaucoup leur sinistrose, je pense que les Français sont assez heureux dans leur équilibre avec le monde du travail. La preuve, ils font plein de bébés en ce moment, comme quoi ils sont assez confiants dans l’avenir !
Or, même si on crée un contrat plus “flexible” dans lequel les jeunes peuvent se faire virer facilement (et espérons-le, employer plus facilement aussi), la société française demeure organisée en fonction des emplois permanents. Comment un jeune en CPE pourra-t-il ne serait-ce que louer un appart ou acheter une voiture ? Comment ne sera-t-il pas désavantagé dans la vraie vie ?
J’ai toujours trouvé assez injuste de faire porter le fardeau de quoi que ce soit sur le dos d’une sous-partie de la population seulement. Déjà que ce n’est pas facile de commencer dans la vie, s’il faut avoir des batons dans les roues en plus…
Ça me fait un peu penser aux jeunes médecins du Québec. Quand je vais diplômer, il n’y aura probablement pas de place pour moi dans la région de Montréal (même étendue). Je serai sûrement “pognée” pour aller pratiquer en région éloignée, au moins au début.
Pourquoi obliger TOUS LES JEUNES finissants à aller régler le problème de la pénurie de médecins en région éloignée ? Et ce, sans tenir compte d’aucun facteur personnel, familial ou autre… Le fardeau ne repose pourtant pas uniquement sur nos épaules !
Dans le même ordre d’idées, si les normes du travail en France sont trop figées (ce qui resterait encore à débattre… Et si ce n’était souhaitable, humainement, d’avoir une certaine sécurité d’emploi, au lieu de vivre tout le temps avec un couperet au-dessus de la tête, hein ?), si elles sont trop figées, donc… Il n’y a aucune raison que ce soit aux seuls jeunes à hériter d’une précarité galopante, supposément pour leur bien.
Peut-être qu’économiquement, la France n’a pas le choix d’en arriver là. Je ne suis pas très calée en économie. Peut-être que ce n’est qu’un premier pas vers un monde du travail de plus en plus “flexible”, là-bas comme partout ailleurs. Mais je continue de penser que la précarité d’emploi est davantage un fléau qu’un avantage. Avec tous les effets vicieux que cela peut avoir sur les vies humaines.
Un très bon texte allégorique à lire chez el ryu (attention, c’est long).