Savoir et connaissance sur demande

par Hoedic

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Comme le signalait C’est Raoul dans un de ses commentaires récemment, Internet avec Google ont apporté la connaissance illimitée à chacun d’entre nous. Un doute, une hésitation, un fait inconnu trouvent leur réponse en un instant.

À la manière les programmes de télévision, la connaissance est désormais sur demande. C’est évidemment un outil infiniment puissant. Même une bonne encyclopédie française ne donnerait pas forcément autant d’infos utiles que Wikipedia sur la fête du travail dans le monde ou sur le 5 novembre 1605.

Mais c’est également à double tranchant. Avoir accès n’est pas savoir. Faire preuve d’intelligence c’est être capable d’utiliser un savoir, une connaissance, pour arriver à ses fins. Ceci nécessite de faire une connexion, une association entre un fait déjà connu et un objectif à réaliser. Que la connaissance soit à portée de main et non dans le cerveau, et tout l’édifice s’effondre.


Je lis actuellement Romain Gary, le caméléon, une biographie de l’auteur français écrite par Myriam Anissimov. Et comme toute bonne biographie, elle donne autant d’informations sur le personnage central que sur l’environnement dans lequel il évoluait. L’environnement violemment antisémite dont il était la cible dans sa Pologne (presque) natale certes, mais également de la France où sa mère et lui immigrèrent alors qu’il était encore adolescent.

Si vous voulez vraiment vous débarrasser des Juifs, alors, pas trente-six mille moyens, trente-six mille grimaces : le racisme !... Racisme ! et pas un petit peu, du bout des lèvres, mais intégralement ! absolument ! inexorablement ! comme la stérilisation Pasteur parfaite... Qu'ils crêvent tous d'abord, après on verra.
Louis-Ferdinand Céline, *Bagatelles pour un massacre*, 1937

Quand j’étais en Première S au lycée La Colinère à Nantes, notre prof d’histoire avait présenté le Pétain de 1940 comme un pion qui avait finalement agit sous la pression allemande. La réalité est bien entendu toute autre alors qu’une partie même de la population s’accordait avec les idées d’Hitler.

Nous sommes pleinement d'accord avec Hitler pour proclamer qu'une politique n'atteint sa forme supérieure que si elle est raciale, car c'était aussi la pensée de Colbert ou de Richelieu
Jean Giraudoux, *Pleins pouvoirs*, 1939

C’est là que le savoir peut servir de garde-fou tandis que l’accès, même infini, n’est rien s’il ne demeure qu’un savoir potentiel. Il nous reste toujours beaucoup à apprendre, même si c’est maintenant à portée de la main.

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