La Bourse de Montréal a finalisé aujourd’hui un accord visant à créer un marché climatique (comprendre “bourse de droits d’émission de gaz à effet de serre”) au Canada.
On ne s’énerve pas, ça ne veut pas dire qu’on va trader du carbone à Montréal demain, ça veut juste dire que la Bourse va développer de quoi le faire, en partenariat avec le Chicago Climate Exchange qui en lui-même ne trade pas grand chose, mais qui possède le European Climate Exchange, acteur par lequel passe une bonne partie des droits d’émissions échangés en Europe et transigé par bourse (Remarquons cependant que pour l’heure la vaste majorité des échanges se font de gré à gré ou “over the counter” et échappent donc aux bourses.).
Ceci est tout de même une assez bonne nouvelle puisque la Bourse de Montréal a pris le parti d’anticiper. En effet l’accord préliminaire de création de cette bourse, intervenu en décembre dernier, se faisait alors que le Canada, dirigé par les Libéraux, prenait le chemin d’un marché national réglementé d’échange du carbone. Avec l’arrivée des Cons-ervateurs, cette hypothèse a pris du plomb dans l’aile. Au lieu d’attendre le sort réservé à cette alternative par Harper, la Bourse de Montréal semble poursuivre dans sa voie. Ceci montre donc aux gouvernements (fédéraux ou provinciaux) que c’est prêt à l’emploi. Par ailleurs, pour les entreprises qui y voit leur intérêt, il sera toujours possible de trader sur une base volontaire, comme aux USA.
Petite pique au passage : alors que ce sont les européens qui furent novateurs au niveau environnemental en appliquant Kyoto, ce sont (encore) les américains qui ont pris le marché en implantant en Europe la plateforme de trading la plus utilisée (et qui fonctionne à peine chez eux, faute de contrainte sur les émissions de gaz à effet de serre).