Cela vaut bien un deuxième article plutôt qu’une update du précédent : dans la section Idées du quotidien Le Devoir en date d’aujourd’hui 24 août, un membre du Parti Vert critique (ou)vertement les projets éoliens industriels qui se développent aujourd’hui.
Et c’est un assez bon exemple de ce que peut être une participation citoyenne constructive : il souligne l’impact environnemental des projets éoliens de très grande envergure sans pour autant s’y opposer catégoriquement.
L’auteur, Bernard Viau, souligne par exemple le besoin de prévoir le démantèlement des éoliennes (quelque chose qui devrait être obligatoire dans tout projet en fait) et de contraindre les investisseurs à bloquer des sommes à cet égard.
Laisser les projets se développer selon des appels d’offre de promoteurs amène également à voir apparaître des projets aux limites de l’acceptable, au plus près des habitations et dans les zones les mieux placées (donc les plus utiles à d’autres allocations) parce que c’est là que les coûts d’investissements sont les plus faibles. En d’autres termes, c’est la ruée vers les spots qui rapporteront le plus pour y rentrer un max’ d’éoliennes.
Hormis l’opposition sociale qui va avec ce genre de projet, ce n’est clairement pas la meilleure allocation. Une entreprise comme Hydro-Québec (si elle accepte de travailler avec les municipalités et les acteurs sociaux), sera bien plus à même de répartir ses installations, quitte à les installer dans des zones un peu plus coûteuse, respectant ainsi leur contrat social d’entreprise d’état (Je sais bien que pas le passé, HQ n’a pas hésité à jouer de son droit d’expropriation, droit que n’ont pas les promoteurs privés, droit qui a rendu certains projets possiblement plus problématique pour la population que des projets privés. Mais j’ose croire quand dans le cas des éoliennes, il leur serait possible d’arriver à des solutions moins pénalisantes. C’est peut-être mal connaître HQ de ma part, sur cet aspect particulier, je peux difficilement me prononcer). Par ailleurs, comme expliqué hier, HQ est également l’acteur le mieux placé pour équilibrer le plus efficacement possible l’éolien avec les autres productions.
Enfin, il ne faut pas oublier que, dans le contexte québécois, la production éolienne n’a rien à voir avec le respect de Kyoto par exemple puisque la production actuelle (et surement future) repose largement sur l’hydro-électrique et donc non producteur de GES. Le but est de faire levier sur les capacités hydro-électrique pour produire plus d’une électricité aussi verte que possible, pour compenser l’augmentation de besoin internes et pour l’exportation (D’après le bilan semestriel 2006, les exportations représentent entre 10 et 20% des revenus actuels).
L’exportation en soi n’est pas mal : la dette du Québec doit être remboursée et HQ y participe généreusement. Mais comme ce n’est pas vital, il ne faut pas sombrer dans l’excès.