Si le camping du parc Forillon était parfait en de nombreux points, il souffrait tout de même d’une inconvénient majeur : la nature. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais la nature peut se révéler particulièrement méchante. Ainsi en est-il des corbeaux, des volatiles noirs au demeurant assez stupides, se déplaçant en meute et ressentant le besoin irrépressible et d’ailleurs non réprimés de croasser à longueur de matinée. Et chez les volatiles, la matinée commence à 5h. C’est presque aussi désagréable que le radio-réveil, sauf qu’on ne choisit pas l’heure à laquelle ça sonne.
Alors oui, la nature, c’est sympathique, c’est plein de petite bestioles adorables devant lesquelles les citadins peuvent s’extasier des journées entières sans se lasser. Et du lapin ici, et des petits volatiles pioupioutant là, sans parler des baleines et ainsi de suite ad vitam eternam.
Ainsi en est-il des petits suisses, ces animaux typiques de l’Amérique du Nord, ressemblant aux écureuils locaux mais en plus petits et moins à l’aise dans les arbres, au point de ne pas s’y aventurer. Et les deux citadins que nous sommes de s’extasier devant ces gentilles bestioles apparaissant comme par magie à l’heure du Nutella et des muffins industriels au chocolat. Le citadin homme est alors tenté de tendre la main vers ces graciles bestioles visiblement amicales. Et là, magie de la nature dans toute sa transcendance, l’animal s’approche comme dans un moment de communion suprême entre l’homme, la nature et Dieu. Jusqu’au moment où cette satanée saloperie mord le doigt du citadin ! Non, décidément la nature est cruelle. Après cette mauvaise expérience, nous avons décidé d’écraser tout animal se dressant sur notre chemin ! (à défaut d’avoir un manche de raquette sous la main)
Un petit suisse (la veille) - Et il serait vain de demander pourquoi un tel nom.
Une fois le Nutella fini, nous réfléchissons aux activités qui s’offrent à nous. Il est 7h et quelques, il fait beau, à 11 heures la marée basse montrera sûrement ses hordes de phoques vautrés que nous pourrons écraser pour prendre notre revanche. Il faut passer un peu de temps et nous décidons donc de faire une petite promenade menant à une buccolique chute d’eau. Tout est prévu pour les citadins, chaque descente est parsemée d’escaliers naturels en bois cultivé avec amour par les indigènes. Des passerelles permettent d’éviter de salir nos chaussures avec les saletés de la nature, formidable ! Finalement nous atteignons la chute d’eau, forts contents de notre effort et de la vue qui s’offre à nous. Nous étions les premiers arrivés et lorsque nous partons, le stationnement est encore vide. Décidément, les corbacs nous incitent à parcourir le monde avant le reste de la populasse.
Puis retour vers la côte, là où trône fièrement le deuxième plus haut phare du monde du Canada. La mer se retire effectivement et déjà quelques phoques se prélassent lassivement sur les rochers. Que dire d’autre sinon que ces animaux sont vraiment des tas de feignasses et qu’ils est préférable d’aller dans des aquaparcs pour les voir de près. Impossible à cette distance d’écraser quoi que ce soit.
Un phoque dans toute sa splendeur
Nous retournons ensuite au cap Bon-Ami où, souhaitant vivre dangereusement, nous décidons d’emprunter un chemin accessible seulement à marée basse. Si par malheur nous venions à mettre plus de 4 heures pour faire le kilomètre de plage à longer, nous serions pris là pour l’éternité. Quelle vie trépidante !
Cela fait, nous décidons d’entreprendre enfin l’ascension périlleuse du Mont Saint-Alban. Cette montagne, qui devrait avoir sa place entre l’Everest et le K2, trône fièrement, un peu comme le phare, à la base de la pointe de Gaspé, offrant comme nous allons le vérifier par nous-même un panorama digne d’une tour Eiffel au milieu de cette nature tant chérie.
Là-haut, le Mont saint-Alban
Ainsi de là-haut est-il possible de contempler la pointe de Gaspé, le golfe de Gaspé, le phare où nous étions le matin même (incroyable de parcourir de telles distances au si peu de temps !) et même, au loin le rocher percé où nous serons demain. Plutôt que de redescendre au plus court, nous décidons de faire la grande boucle qui sans présenter un cadre incroyable s’avère agréable et nous pouvons y discuter en toute tranquilité de nos névroses respectives et de nos expériences traumatisante de l’enfance expliquant pourquoi, l’un comme l’autre, nous sommes à la limite d’être fonctionnels.
Quelques panoramiques pour la route
Une fois rendus en bas, nous nous traînons difficilement jusqu’à notre véhicule motorisé. Direction le camping et là !
Là !!!!!!!
Juste devant nous….
Un ours, mesdames et messieurs, en chair et en os.
Pour l’occasion, nous oublions notre décision d’écraser tout animal passant à notre portée pour laisser traverser le plantigrade errant. C’était l’instant émotionnant du séjour. N’écoutant que notre courage, nous avons malgré tout passé la nuit dans notre tente bien que la région soit manifestement infestée d’ours des plus agressifs.
Repas le midi : Sandwiches
Repas le soir : hotdogs (les derniers)
Dodo : Cap Des-Rosiers (dernier soir de camping)