Dernièrement je me désintéresse un peu de l’actualité passionnante des blogues. Je remarque cependant dans mon agrégateur les cris aux abois de certains blogostars, notamment parmi les journalistes.
Ne vous méprenez pas : je trouve formidable que certains journalistes s’ouvrent à ces outils. Patrick Lagacé est l’un de ceux qui a le mieux saisi la puissance du concept en l’utilisant en complément utile de sa pratique “classique”.
Mais, à l’image de tous ceux bénéficiant d’une certaine renommée hors blogosphère, le blogue de Patrick est envahi par les trolls au point de le désespérer de plus en plus régulièrement, ainsi que bon nombre de ses lecteurs. En effet l’expérience “blogues” n’est pleinement vécue que par les commentaires(Vision un peu exagérée, bien des blogues sont passionnants malgré l’absence de commentaire, volontairement ou non. Mais Patrick Lagacé, par exemple, a pris le parti d’en faire un lieu de vocalise et la putréfaction des commentaires représente une amputation majeure du contenu) ; que ces derniers soient noyautés par les abrutis et l’intérêt diminue fortement.
En fait, de plus en plus les systèmes de commentaires de blogues connus ne sont qu’un trou sans fond dans lesquelles les masses peuvent vomir leur bile en ayant l’impression d’être écoutées. En passant à l’écrit, en laissant sa contribution à un invraisemblable postérité, en répondant à une célébrité, on gagne en noblesse et l’opinion de chacun prend un autre tour que lorsque vociférée entre deux Molson.
Ainsi peut-on considérer les blogues de pseudo-célébrités comme un exutoire des temps modernes, un peu comme dans le passé on saignait les malades pour les vider de leurs mauvaises humeurs. Certains auteurs se foutent vaguement que leur image serve ainsi de défouloir, n’était-ce pas le cas avant ? D’autres croyant avoir pénétré dans la sagesse des foules et la beauté de l’intelligence collective y découvrent à leur corps défendant une réalité bien amère .
Pour vivre heureux, vivons cachés -de ces cons conspuants quiconque connu considéré comme source de leur malencontre.