Horreurs urbaines

par Hoedic

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Ils gâchent le paysage urbain. Un européen arrivant au Québec peut difficilement contenir une remarque désobligeante. Certains n’hésitent pas à comparer le Québec avec le tiers-monde ou l’Europe du début du XXème siècle. Ils forment des barreaux de prison dans le ciel de toutes les agglomérations de la province : les câbles électriques aériens.

Image

Rue Mont-Royal et St-Laurent 1930


Intersection Mont-Royal et St-Laurent en 1930
Les intersections des grandes artères ont été “nettoyées”
mais les petites rues sont encore strillées de câbles
(à l’époque il y avait un tramway)

Seulement un quart des nouvelles installations sont enterrées !

Et le Devoir révèle que personne ne s’en occupe vraiment. Apprécions la réponse fournie par une conseillère stratégique d’Hydro-Québec, grand responsable de tout ce bordel et régulièrement incité à faire quelque chose (notamment depuis le Grand Verglas de 1998) :

«Hydro-Québec appuie les demandes d'enfouissement du réseau de distribution. Il s'agit toutefois d'une solution plus coûteuse que l'avenue aérienne. Elle nécessite des investissements plus importants, autant pour le demandeur que pour Hydro-Québec et sa clientèle. Le budget lié à ces investissements doit être approuvé par la Régie de l'énergie. Il fait partie du budget total d'Hydro-Québec Distribution qui, lui aussi, est soumis annuellement à la Régie dans le cadre des discussions sur l'établissement des tarifs d'électricité.»

Visiblement HQ n’a pas encore intégré la notion de gestion du risque dans ses calculs : le risque de voir un câble rompre ou un poteau tomber, c’est pas juste le prix de la réparation qu’il faut prendre en compte. Le risque a un coût, surtout au Québec, défigurer le paysage a un coût aussi et ça doit entrer dans les choix stratégiques d’investissement. Et si bien d’autres pays choisissent l’enfouissement (souvent dans des climats plus cléments que le Québec), c’est sûrement pour une raison.

On se retrouve donc avec une société d’état qui fait génère un profit de 1,5G$/an mais qui n’est pas capable d’investir quelques dizaines de millions dans la sécurité et l’esthétique. Ça fait un peu penser à un gouvernement actuellement en place qui, malgré un surplus budgétaire de 13G$ (!), trouve le moyen de justifier des coupes de subventions et de programmes(Dans ces programmes, on en trouve certains pour lutter contre l’illétrisme) de quelques millions.

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