Les deux grands quotidiens que je lis, que sont La Presse et Le Devoir, ont parlé du document préparatoire au Congrés du parti Québec Solidaire devant se tenir fin novembre. Ce document vise pour l’instant à présenter aux membres ce que seraient les engagements électoraux pour le début d’un éventuel gouvernement de ce parti.
Mais les deux journaux ne se sont pas contentés de présenter les faits. Ils ont aussi pris position, au moins implicitement. À la limite, l’article de La Presse a un ton assez positif, alors que celui du Devoir fait presque preuve de mauvaise foi.
En effet, le parti propose de mettre sur pied (et je cite textuellement) “Pharma-Québec, un pôle public de recherche, de production et d’acquisition de produits pharmaceutiques dans le but d’enrichir les capacités scientifiques du Québec, d’innover dans le domaine du médicament et de freiner la croissance des coûts”. Je ne comprends pas là qu’ils voudraient “nationaliser toutes les industries pharmaceutiques” comme le prétend le Devoir (sic) ! Peut-être faudrait-il leur laisser le temps d’en discuter entre eux puis d’expliquer ce qu’ils entendent par là, avant de tout jeter à la poubelle.
Pour oeuvrer dans le domaine de la santé, je sais qu’il y a quantité de médicaments d’une grande utilité médicale (pas seulement en Afrique !) qui ont été abandonnés par les compagnies pharmaceutiques parce que trop vieux et ne rapportant pas assez. Sans parler de la recherche qui se borne souvent aux médicaments à fort potentiel de bénéfices. Il y a sûrement place à une instance qui regarde à tout ça. L’idée n’en est pas si farfelue !
Il y a beaucoup de bonnes choses dans ce document. Parfois utopistes, parfois non réalisables (surtout toutes à la fois), mais qui au moins mettent le doigt sur des choses importantes ou des tendances qu’il pourrait être intéressant de prendre comme société.
Beaucoup des mesures évoquées dans le document existent déjà dans d’autres pays, d’Europe ou d’ailleurs. Par exemple, le nombre de semaines de vacances payées au Canada en 2006 est scandaleusement bas. Et ceux que j’entends le plus crier au scandale devant l’idée de les augmenter (de 2 à 3 ou 5 semaines par an, selon l’ancienneté) sont souvent ceux qui en ont déjà plus que la norme par leurs confortables conditions de travail…