Paix à Julie, la petite chienne Boston Terrier de mon oncle qui n’avait que 7 ans et qui a dû être euthanasiée la semaine dernière. Ce que l’on croyait être une hernie discale n’était en fait que l’épiphénomène d’un cancer du cerveau.
Je ne sais pas pourquoi, mais la maladie et le handicap d’un animal me chamboulent toujours beaucoup. La vision d’un chien avec l’arrière-train paralysé, en “chaise roulante”, ou d’un autre qui trottine avec une patte en moins, me met toujours toute à l’envers. J’aimerais comprendre ce qui me bouleverse tant. Le fait qu’ils ne comprennent pas ? L’humain qui les aime tant et qui souffrira, le jour où il perdra cet ami des plus fidèles ? Le pire, c’est qu’ils ne s’en rendent pas forcément compte, les animaux, de ce qui leur manque. Ils s’y adaptent, et c’est tout, ils ne dépriment pas pour autant !
Anthropomorphisme, quand tu nous tiens…
Je me souviens de ce beau petit chat, au milieu de la route, cet été, alors que je me rendais en vélo à l’hôpital, un matin de salle d’op (comprendre donc : à une heure pas possible). J’ai ralenti à son approche, je croyais (je voulais croire ?) qu’il ne faisait que dormir ainsi paisiblement au milieu de la route. Je voulais l’éveiller pour ne pas qu’il reste là, c’est dangereux, après tout. Mais c’était trop tard, il était déjà mort. Juste d’y repenser, j’ai encore envie de pleurer, c’est quoi ce bordel ?
Ce qui est infiniment triste, dans une histoire comme celle-là, c’est l’enfant qu’on imagine et qui aura perdu son chat, au petit matin. C’est la personne seule qui aura perdu, peut-être, son dernier ami. Faut dire, qu’est-ce que c’est con aussi, un chat, de toujours aller se foutre sous les roues d’une voiture ! Et qu’est-ce que c’est encore plus con, une voiture, gros monstre de métal, d’ailleurs…
Qu’on se comprenne, je suis aussi très (trop ?) sensible à la souffrance humaine. L’humain qui comprend ce qui lui arrive, et je ne sais toujours pas bien si c’est un avantage ou un désavantage.
Une simple question d’habitude ? Des personnes très âgées, ou handicapées, on en voit régulièrement, c’est “normal”. Alors que les animaux nous apparaissent toujours dans la force vive de la vie. Sinon, c’est qu’ils sont morts et alors ils n’apparaissent déjà plus à notre vue.
Peut-être que ce qui me rend trouble aussi, c’est cette importance que l’on accorde à nos animaux. Alors que l’on n’en accorde même pas autant aux humains qui partagent nos vies, à tous ceux que l’on côtoie au jour le jour. Drôles de valeurs…
Parlant d’humains et de maladie, je vais me frotter en mars à quelque chose qui me terrorise et qui sera sûrement assez difficile à traverser : un stage en oncologie. Parce qu’il me semble qu’on ne peut pas être médecin et ne rien entendre aux traitements de chimio, radio, et autres tortures que subissent régulièrement nos patients. Même si ce que l’on fait est à mille lieues de ça.