J’ai passé une bonne partie de ma fin de semaine passée à participer au congrès de Projet Montréal (pour ceux qui ne se rappelleraient pas, c’est un parti politique municipal). Cela faisait plusieurs fois que je voulais assister à une telle rencontre, voilà qui est fait !
C’est bien intéressant à voir bien que manquant surement d’intérêt à la longue (heureusement, c’est tous les deux ans). En effet, nous avons passé la première demie-journée à négocier âprement les statuts du parti. D’ailleurs en utilisant “nous” j’exagère puisque j’ai principalement été témoin des joutes oratoires qui opposaient toujours les quelques mêmes personnes.
Samedi midi, le Chef en chef, Richard Bergeron avait également convoqué une conférence de presse pour dévoiler le plan qu’il a conçu pour le tramway de Montréal. L’objectif à terme, en 2025, est un réseau de 250km de tramway couvrant densément le centre-ville mais s’attachant également relier certains points stratégiques en terme d’affluence comme Ville Saint-Laurent et ses zones industrielles ainsi que les arrondissements excentrés comme Pointe-aux-trembles.
Ce que je tiens à souligne dans cette affaire, c’est que le tramway est également vu par les gens de Projet Montréal comme un moyen de retaper une partie de l’infrastructure souterraine (complètement délabrée) et de refaire une beauté à la ville. En effet, tant qu’à refaire la plomberie (20G$ dans les années à venir), il n’en coute pas beaucoup plus cher de poser des rails. Par ailleurs c’est l’occasion de redéfinir l’esthétique d’une ville bien trop marquée par la voiture.
Le problème c’est qu’à cause de présentation comme celle-ci, Projet Montréal est trop marqué comme le parti du tramway et du transport en commun. Cependant je pense que ce n’est qu’une question de temps avant des idées dans les autres domaines fassent surface. Les membres que j’ai rencontré sont impliqués à bien d’autres niveaux ; ce qui manque pour l’heure c’est une organisation qui permette d’exploiter ces idées.
Certes, Richard Bergeron a le charisme d’une table basse, comme le disait un autre blogueur à propos de Bayrou, mais ça ne l’empêche pas d’avoir de très bonnes idées et d’être un visionnaire. Comme il le soulignait Montréal fut une métropole dynamique. Certes, elle a vécue au-dessus de ses moyens à une époque et on en paie le prix. Cependant, rien n’empêche de redéfinir ce qu’est cette ville.
Le but de Projet Montréal n’est pas de renvoyer la métropole québécoise aux boeufs et à la charrue au nom de l’environnement mais bien de la transformer en ville moderne, dynamique, attractive et verte. C’est pour cela que Bergeron regarde vers des villes en croissance comme Shanghai, Seoul et même Houston (avec caution) pour démontrer la faisabilité des projet qu’il présente. Aujourd’hui, une ville comme Montréal ne peut plus se développer selon la logique qui a eu cours durant les dernières décennies, c’est devenu invivable, moche et c’est un répulsif pour beaucoup de gens, notamment les familles. L’évolution passe par une nouvelle approche. Surement que ce qui manque à Projet Montréal c’est la crédibilité, notamment celle d’être capable de gérer une grande ville bien bordélique. Une mairie d’arrondissement aux prochaines élections serait surement la bienvenue pour montrer que les capacités de gestion sont là. En attendant, il faut bâtir un programme !
Note : Si comme moi vous avez oublié de renouveler votre statut de membre (je sais qu’il y a certains lecteurs qui furent membres) ou si vous êtes intéressés à devenir membre, je vous invite à vous (ré)inscrire en ligne. Ça fait des fonds pour le parti et ça encourage les membres actifs ! Il est même possible de payer par Paypal.
P.-S. : J’entends très souvent dire que Toronto c’est plate, Montréal c’est tellement mieux, tellement cool. L’aspect délabré c’est la coolitude incarnée d’ailleurs. C’est un horrible préjugé qui amène à s’engoncer dans son fumier sans se rendre compte que le monde bouge, que Montréal est désormais à la traine à beaucoup de niveau. Des initiatives comme TransitCamp montrent que la population torontoise est dynamique et à plusieurs égards plus motivée que la population montréalaise.