Je viens de passer la semaine en radio-oncologie.
C’était très intéressant, mais évidemment vraiment pas facile non plus.
On y côtoie la pire maladie, celle qui fauche le plus de vies, celle qui peut prendre les plus multiples visages, celle qui peut surprendre n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. Celle qui est peut-être déjà là, mais on ne le sait pas encore.
Celle qui fauche de jeunes mères de famille, de nouveaux retraités avec plein de projets pour se gâter enfin, des enfants, des adolescents, sans discernement. Celle qui rattrape les fumeurs une fois, deux fois, trois fois, quatre fois sans états d’âme.
Celle qui, même quand on s’en sort, laisse des marques indélébiles. Et continue de planer au-dessus de la tête pour toujours. Celle dont les traitements sont pénibles et mutilants. Celle qui vous change et que change le regard des autres sur vous.
La radiothérapie fait partie intégrante du traitement moderne contre le cancer du sein. Alors, forcément, on en voit énormément. C’est un cancer bien étrange et particulier. Il s’attaque à une partie du corps de la femme tellement symbolique, intime, sensée procurer plaisir et nourriture à sa progéniture, mais en même temps qui n’est même pas vitale. Un cancer du sein, c’est toujours unique, c’est toujours horrible. Ce n’est jamais une punition pour une mauvaise habitude. Heureusement, nous devenons pas mal bons à le soigner, avec le temps. Sans être infaillibles.
On voit aussi beaucoup de métastases à soulager, aux os, au cerveau. Décomprimer un oesophage bloqué par une tumeur. On excelle là-dedans. À soigner, aider, soulager. Gagner du temps et du confort.
On peut guérir aussi souvent, bien sûr. Tout dépend du type, des récepteurs, de l’avancement, de tant de choses finalement.
Je salue le travail de tous les médecins qui travaillent à la lutte contre ce mal sournois. C’était une belle expérience que d’évoluer dans ce milieu et comprendre un peu mieux ce qui s’y passe, les drames qui s’y jouent en silence. Les patients sont entre bonnes mains.