Néocolonialisme... or so

par Hoedic

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Les institutions supranationales ont beaucoup fait parlé d’elles récemment. L’OMC est incapable de conclure le cycle de négociation de Doha (le cycle du “développement”), la Banque Mondiale a été victime d’un scandale par son directeur et le FMI est au centre de discussions actuelles, le convoité poste de directeur étant vacant.

Incidemment, ces trois institutions sont fortement marquées par ce qui ne peut être qualifié autrement que du néocolonialisme. Ainsi les pays occidentaux contrôlent la Banque Mondiale et le FMI puisque les voix sont assujetties aux contributions financières de chaque pays (additionnées depuis la création des institutions.) Les USA disposent seuls d’un droit de véto au FMI alors que des pays désormais puissants comme la Chine ou le Brésil y sont simplement muselées. Les tentatives pour changer les pondérations furent des échecs à chaque fois.

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Historiquement, les USA choisissent (parmi leurs concitoyens) le directeur de la Banque Mondiale alors que l’Europe choisie celui du FMI. C’est pour cela que les spéculations vont bon train ces temps-ci concernant le FMI (Strauss-Kahn, oui, non, peut-être ?) Pour Sarkozy, ce serait surement un beau coup de “nommer” le directeur du FMI, par ailleurs un membre du camp adversaire, preuve d’ouverture et de magnanimité de Sarko Ier. Pourtant, le vrai coup serait de casser ces chasses gardées en ouvrant le poste à tout le monde, basé sur les compétences et sur les personnes les plus susceptibles de comprendre les problématiques en question, principalement celle de développement.

La nomination de Wolfowitz a montré l’aspect catastrophique de ces vieux préceptes amenant souvent des mauvaises décisions guidées par des idéologies à géométries variables quand ce n’est pas pire à savoir la perte crédibilité de ces institutions pourtant au combien utiles (du moins potentiellement)

Le plus malheureux dans ces affaires, c’est que l’action suit souvent l’argent. Ainsi, dans les pays émergents bien des agences onusiennes suivent les décisions du FMI et de la Banque Mondiale car rien ne sert de mettre en place des projets s’ils ne peuvent être financés par les bailleurs de fond (FMI, BM, autres banques locales et investisseurs privés qui eux aussi suivent souvent les conseils du FMI et de la BM). Bref, ces nominations qui ne manquent jamais d’être à saveur politique -ne serait-ce que pour le prestige- font partie des vestiges d’une organisation mondiale qui n’est plus et leur abolition aurait autant un effet symbolique que des conséquences pratiques.

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