Lors de mon dernier stage “physique” avant d’accrocher mon stéthoscope pour de bon, un stage de médecine générale pour tout vous dire, et dans un quartier défavorisé (Un soir après une journée de travail, en marchant sur la rue, j’ai littéralement reçu, de la tête aux pieds, du verre brisé d’une fenêtre qui venait d’exploser, vraisemblablement au cours d’une dispute ou autre. J’ai d’abord cru à de la glace libérée du toit, mais non, c’était bel et bien du verre cassé. Ça se passe de commentaires.), j’ai eu le plaisir d’accueillir à plusieurs reprises des patients français dont les diagnostics et les traitements ont été établis dans leur pays d’origine.
À chaque fois, j’ai été estomaquée devant la lourdeur des diagnostics évoqués et énumérés sans preuve diagnostique, chez de jeunes personnes en bonne santé. Des diagnostics stigmatisants. Des traitements certainement pas exempts de nombreux effets secondaires. En plus du rôle de malade qu’ils font endosser au patient parfois exagérément, comme un handicap que l’on traîne avec soi.
Si ça n’avait été qu’un cas, je n’en aurais pas parlé. Mais il s’agit d’une accumulation de cas.
Je me rends vraiment compte qu’il existe une culture médicale très particulière en France, empreinte de certains rites. On dirait que le diagnostic ne peut pas être simplement bénin. Ou à tout le moins le traitement ne saurait être seulement conservateur. Il faut prescrire des médicaments pour “soigner” les symptômes. Idéalement les étiqueter.
Une maladie pulmonaire obstructive chronique chez cette non-fumeuse de 30 ans ? Traitée avec des corticostéroïdes ? Avec toutes les limitations et les mesures de santé préventives qui s’appliquent à cette catégorie de patients ? Vraiment ?
Et ce n’est qu’un exemple…