Ma grand-maman préférée a eu 86 ans le 29 novembre dernier. Elle a encore toute sa tête et toute son autonomie. Elle tient maison, fait à manger pour plusieurs, le ménage, le lavage, les courses… Elle a une santé de fer ! Il faut dire qu’elle maintient une alimentation quasi parfaite. Et qu’elle mange plein de produits naturels (!).
J’ai donc été plutôt étonnée à l’appel de ma mère, vendredi soir, pour me dire que ma grand-maman avait été conduite à l’hôpital en ambulance, à cause d’un anévrisme. Ma mère ne connaît pas les anévrismes et leur signification. Malheureusement, moi si.
Je connais ces bombes à retardement qui fauchent des vies parfois jeunes de manière totalement injuste et imprévisible. Qui, sinon, laissent souvent des séquelles ravageuses et dévastatrices. Les catastrophes neurologiques… quelle calamité.
C’est donc le coeur assez serré et pleine d’appréhension que je me rends à son chevet, samedi, même si je ne suis pas de garde. Elle a été transférée dans l’hôpital où je travaille en ce moment, qui se trouve être le plus grand centre de neurochirurgie du Québec. Avec des spécialistes d’envergure internationale.
Je la vois donc dans la salle de code de l’urgence, celle-là même où j’ai sué, pesté, stressé, sur mes shifts d’urgence et mes gardes de médecine. Je ne me laisse pas impressionner.
C’est que j’ai des choses importantes à lui dire, à ma grand-maman ! Surtout qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver après… Au moins à mon arrivée, elle a toute sa tête, sa mémoire, sa vivacité. Elle bouge les quatre membres. C’est rassurant. Mais elle a toujours cette bombe dans la tête, qui peut exploser d’un moment à l’autre…
Finalement elle s’est faite opérer samedi soir. C’est un peu spectaculaire, une neurochirurgie, mais finalement, de nos jours, ça fait partie de l’arsenal thérapeutique assez basique, même à 86 ans. Je suis reconnaissante envers un système qui rend tout ceci possible, sans discrimination.
La chirurgie a été un succès. La bombe a été désamorcée. Je suis retournée la voir régulièrement depuis. Elle est déjà sortie des soins intensifs et elle récupère comme une jeunesse.
Un quasi miracle de la médecine, pour ne pas dire, de la vie.