En cette journée de la femme, je me dois un petit mot au sujet de la maternité, surtout que c’est un de mes nombreux sujets de lecture en ce moment (entre les livres de prénom et ceux de psychiatrie).
Ces derniers mois on a beaucoup entendu parler de Simone de Beauvoir, dont on célébrait le 100e anniversaire de naissance en montrant une photo d’elle nue en une des magazines. Ironie suprême…
Honte sur moi, je n’ai pas encore lu Le deuxième sexe, mais il est de notoriété publique que Madame de Beauvoir avait une façon certes novatrice d’envisager la féminité, mais qu’elle avait aussi tendance à rabaisser certaines caractéristiques de la femme ou du moins d’elle-même comme femme.
J’ai nommé la maternité. La grossesse, l’accouchement, l’allaitement, en fait même le cycle menstruel semblent être pour elle des événements vils et rabaissants.
Comme si la façon moderne et féministe d’être une femme consistait à être finalement identique à un homme, au point peut-être de renier certaines potentialités et spécificités biologiques. Mais qui peuvent néanmoins procurer parmi les plus grandes et les plus riches expériences humaines.
Connaissez-vous l’écrivaine Nancy Huston ? Elle a écrit certains romans qui demeurent parmi mes préférés, comme le récent Lignes de faille.
Eh bien j’ai récemment appris que c’est une féministe assumée et que certains de ses écrits sont en réponse et en écho aux positions de Simone de Beauvoir. Après une recherche un peu acharnée j’ai réussi à mettre la main sur ses textes traitant du sujet.
J’aime beaucoup son point de vue sur ces événements de la vie d’une femme qui entourent la maternité. On peut être libre et féministe tout en assumant fièrement les différences et les particularités de son genre. Peut-être même que le fait de les vivre accomplit quelque chose en nous bien plus qu’il nous en enlève, du moins je le crois sincèrement.
Je suis certaine qu’au contraire les hommes ont beaucoup à gagner à partager, au plus près, cette expérience humaine si particulière qui consiste à amener un nouvel être, d’abord complètement dépendant, à se débrouiller seul dans le monde.
Restera à éduquer notre petit d’homme parmi toutes ces valeurs parfois complexes à saisir et à vivre.