Comme je vous l’expliquais dans un article précédent, je suis tombée depuis quelques mois dans les lectures parallèles concernant la grossesse et la maternité. Entendre par “parallèle” tout ce qu’on n’apprend pas aux médecins en formation en obstétrique et en pédiatrie. Bref, une montagne de choses, finalement !
C’est ainsi que j’ai découvert un univers tout à fait insoupçonné de moi. Même si la plupart des faits, au fond, on les sait au moins intuitivement, c’est une littérature qu’il est toujours agréable de découvrir. Eh oui, je me transforme en médecin grano, ça ne court pas les rues !
Ça commence par l’envie d’allaiter, en espérant y arriver mais sans se mettre trop de pression non plus.
Ça dérive facilement sur les couches lavables. Ce qu’il faut acheter, comment les laver, etc. Jusqu’ici, ça demeure assez factuel et surtout environnemental.
Mais quand on met le doigt dans l’engrenage, on tombe rapidement sur le portage de bébé en écharpe (L’écharpe présente deux avantages sur les porte-bébés commerciaux usuels : un confort prolongé incomparable, à ce qu’on dit, pour le porteur, et une position plus physiologique pour le bébé, “en grenouille”, qui respecte la courbure de sa colonne et la forme de ses hanches tout en n’écrasant pas les organes génitaux. Son désavantage ? Apprendre à la nouer comme il faut !). Au fond, instinctivement, on s’en doute que c’est bien pour les bébés et jeunes enfants de se faire porter. En tout cas, sûrement mieux que d’être déposés tout le temps dans des accessoires, même vibrants ou balançants. Après tout, nous sommes encore des primates ! La terre entière porte ses enfants, sauf les Occidentaux. Pour leur plus grand bien-être émotionnel, affectif, développemental et autres, nous disent les études. Mais avait-on vraiment besoin d’études pour s’en convaincre ?
De là, on a vite fait de découvrir les écrits sur le co-dodo. Attention, là, on s’approche de la controverse, la vraie. Dormir avec son/ses enfant(s) ? Mais c’est scandaleux ! En fait, quand on se penche un peu sur le sujet, on se rend compte qu’une majorité de gens l’a déjà fait, ou le fait même souvent, mais doit s’en défendre en public parce que c’est mal vu. (L’autonomie de l’enfant, ne pas le gâter, tout ça…) Dans son sens le plus large, le co-dodo peut être, en vrac : avoir le lit du bébé dans la chambre des parents (ce qui est maintenant recommandé par les instances pédiatriques jusqu’à 6 mois !), accoller le lit du bébé à celui des parents en enlevant la barrière, avoir le bébé dans son lit toute la nuit ou une partie de la nuit (après le boire, ou quand il se réveille, ou quand le bambin plus vieux s’y ajoute après un cauchemar…). C’est un concept assez large. Si on met tout ça ensemble, rares sont les parents qui peuvent se vanter de ne l’avoir vraiment jamais fait, peu importe ce qu’en disent les rapports de coroner. On remarquera que là encore, une majorité de la planète dort avec ses enfants sans que ça ne semble avoir des conséquences désastreuses sur la construction de leur identité !
Donc partant du principe que ça va forcément arriver même si on s’en défend (par exemple en s’endormant béatement avec le bébé, malgré soi), il vaut mieux le prévoir pour que ça se passe de manière sécuritaire. Après ça, il semblerait qu’il y ait certains avantages réels et démontrés au fait de partager la même chambre que le bébé, comme la synchronisation des rythmes du sommeil (qui serait bien moins épuisante pour toute le monde) et qui pourrait même être protectrice.
(Et encore, je je vous épargne certaines théories comme le langage des signes pour bébé ou, plus extrême, celle de la “communication des besoins”…)
Bref, l’idée est belle, reste à voir si on arrive à laver ses couches lavables, à l’attacher dans l’écharpe sans l’échapper par terre et sans lui démonter un membre, et à dormir dans la même pièce que cette bruyante boule de chair, aussi adorable soit-elle ;)
Sinon, il y a toujours ebay où on peut tout revendre en douce, la bonne vieille poussette bien rassurante pour aller faire des balades et la chambre du petit qui est prête à l’accueillir à n’importe quel moment du processus ! Il faut savoir être souple et s’adapter, quand on se trouve à la veille de devenir parents, après tout !