Nombre de mes confrères hommes-avec-enfant m’ont prodigué des conseils en vue du jour J. À mon tour, je veux permettre à l’homme naïf de savoir ce qui l’attend si un jour sa femme/concubine/blonde/conjointe vient à enfanter; car clairement, l’accouchement, c’est pas pour les fillettes (attention, peut contenir des propos sérieux).
Alors toi, l’homme dont la femme de ta vie présente une protubérance abdominale enflant de jour en jour, sache d’abord que ce n’est pas une maladie. Sache aussi que malgré les déformations extrêmes et la durée de la chose, il y aura une fin, un jour, et il faut s’y préparer. Et qu’enfin, plus on approche de la fin et plus on se rend compte qu’il y a des choses à faire.
La première chose est donc d’ouvrir un livre d’anatomie (disponible dans toute bonne bibliothèque) et de potasser la géographie féminine faute de quoi la moindre conversation sera incompréhensible: périnée, col, bloc honteux et autres déchirures du 4ème degré ne doivent plus avoir de secret pour toi. Étonnamment les femmes semblent avoir une connaissance innée de leur anatomie car oui, nous aussi avons un périnée mais on s’en fout.
Grâce à ceci, tu pourras participer aux cours prénataux en ayant l’air au courant. Rien de pire que de ne rien comprendre à ces cours-là, de ne pas oser poser de question et de se retrouver lors de l’accouchement à demander par où sort le bébé.
La deuxième étape consiste à soutenir votre femme dans ses choix. Dites-vous bien que de toutes manières, pour une étape aussi importante, il y a de bonnes chances pour qu’elle n’en fasse qu’à sa tête. Épidurale ou non, accouchement dans la baignoire à la maison ou en salle d’opération, c’est elle qui décide. Au mieux documentez-vous sur les avantages et inconvénients de ses choix pour ne pas être surpris. Par exemple, cela me semblait de la folie furieuse d’accoucher sans épidurale… puis finalement on finit par se convaincre des avantages et à faire face aux conséquences: une douleur abominable et des encouragements vaguement inutiles.
Étant magnanime, voici un site qui explique les différentes alternatives durant l’accouchement. Inutile de trop compter sur les cours prénataux, ils sont biaisés. Par exemple certains diront que l’épidurale est incontournable et que c’est ridicule de souffrir alors qu’on peut l’éviter, d’autres que c’est inutile et que ça rallonge le travail. C’est à vous (à deux) de faire un choix et en priorité à madame.
Dernière étape : l’accouchement en tant que tel. La seule et unique chose à faire est d’avoir mis quelques cierges à bruler à Notre-Dame-des-bons-accouchements et espérer que cela va aller vite. Ceci excepté, vous ne pouvez rien faire. Rien hormis quelques encouragements bien placés, et des massages sans réel effet. Remarquez que dans les faits, votre conjointe non plus n’y peut rien. Ça viendra quand ça viendra.
Parmi les nombreux conseils que j’ai entendu, il y avait que j’étais mieux de rester vers la tête de ma femme faute de quoi je serais traumatisé à vie. Certains m’ont même conseillés de fuir dès que possible (si elle s’évanouit ou ferme les yeux). Sachez cependant qu’il n’y a rien de bien traumatisant là-dedans. Pas besoin d’être devin pour imaginer ce que ça donne d’avoir une tête de plus de 30cm de circonférence passer par là. Faites-vous une idée et demandez à l’amour de votre vie ce qu’elle veut: certaines préféreront vous préserver auquel il n’est pas utile de jouer les héros si vous ne le sentez pas. D’autres voudrons que vous voyez toutes la sortie, film à l’appui, en plus d’attraper le bébé et de couper le cordon avec les dents. Je suis certain que c’est faisable. Généralement d’adrénaline aide à survivre. Généralement.
En tout état de cause, si vous ne vous sentez pas capable, reculez d’un pas et asseyez-vous ; le personne médical en a suffisamment à gérer avec votre femme pour ne pas avoir à vous recoudre le crâne. Et enfin, que l’on parle de la grossesse ou de l’accouchement, dites-vous qu’à moment ou à un autre, ça finit par sortir !
Dernier point que vous pouvez aborder avec votre femme: le don de sang de cordon. Tous les hopitaux ne le font pas, mais si le votre le propose, c’est utile (et moins douloureux qu’une prise de sang).