Notre Monsieur a maintenant 3 mois et 1/2 et dans le temps nécessaire pour le dire, il a rattrapé sur les courbes son petit mois d’avance (ou de retard) et dépasse même les moyennes. En effet avec son 7.7kg, il est dans le 90ème percentile au niveau du poids. S’il continue à ce rythme, il n’est pas certain que sa peau puisse suffisamment s’étirer pour satisfaire à la propagation débordante du contenu.
Il faut dire que Monsieur profite joyeusement du lait maternel dont il n’avait que faire dans ses premiers jours. Maintenant, il se baffre, littéralement.
Comme ça, sans prévenir, il lui est également venu l’idée de faire ses nuits. Du moins, il vient d’en faire 3. Et comme il ne fait pas les choses à moitié, l’intervalle moyen de descente de pichet de lait nocturne est passé de 2 à 3 heures (en général 22h, 2h, 5h et après 5h du mat, impossible à recoucher) à du 10-11 heures non-stop (de 20 à 6h) avec un petit sieston de 7 à 8 ensuite pour digérer l’orgie lactée du réveil.
Nous n’y croyions pas, mais l’étape des 3 mois (et quelques jours) a réellement changé notre bébé. À se demander réellement s’il n’y a pas eu un échange non-standard.
Devant notre détresse respiratoire des dernières semaines, notre entourage nous encourageait “vous verrez, ça ira mieux à 3 mois”. Avec une abominable crise de pleurs de 3 jours pour fêter ses 3 mois, nous nous disions que cette étape réjouissante était pour les autres et que nous devrions attendre 6 mois… ou même 2 ou 3 ans. Mais heureusement nous ne sommes pas que malchanceux. Parfois les choses ne font pas que empirer (contrairement à l’économie en ce moment).
Surement que l’étape des 3 mois n’est pas le seul élément: souffrant visiblement d’inconfort gastro-oesophagien avec refoulement du bol gastrique se traduisant par d’imposants jets de lait atteignant volontiers le plafond, nous avons entamé des démarches pour le mettre sous traitement contre le reflux (comme son Papa) et Femme a entamé une diète excluant produits laitiers, protéines bovines, soja, poisson, oeufs, etc. (franchement, il ne nous restait plus qu’à brouter de l’herbe et espérer trouver une carotte un ou pétaque dans le sol). Au deuxième médicament introduit et avec une diète moins stricte que brouter de l’herbe mais toujours quelques restriction nous semblons tenir un bon équilibre avec des régurgitations considérées comme normales. Car oui, après tout, un bébé ça gerbe… qu’on le veuille ou non. En fait c’est plutôt rare qu’on le veuille.
Tout ceci nous a un peu laissé le temps de respirer (la preuve, j’écris même un long billet) et de lire un peu autour de nous, notamment sur des forums. Et la conclusion est que plutôt que d’avoir un bébé, nous avons un babi… bébé aux besoins intenses. C’est le jargon des initiés pour dire que t’as un enfant qui t’occuper 95% de ton temps au lieu de seulement 90%.
Et là tout le monde de dire “un enfant c’est difficile, c’est normal, il est surement comme les autres”. Sauf que voilà, selon les initiés, notamment ceux ayant eu plusieurs enfants donc un babi, les intenses ont toute une série de caractéristiques communes que notre Monsieur possèdent toutes autant qu’elles sont: hyperactivité, tension musculaire quasi-permanente, nécessité de toujours être dans les bras des gens (mais pas trop près s’il vous plait), incapacité à s’occuper tout seul plus de 3 secondes, indéposable, difficile à consoler, tout est une question d’urgence immédiate maintenant NOW!!! Même une de ses caractéristiques positives premières à savoir un regard soutenu qui fait craquer tout le monde est parfois cité comme un des critères. Même ma Môman a bien du se rendre à l’évidence qu’il n’était pas facile.
En balade à Val-David
Le but de dire que c’est un babi n’est pas de le stigmatiser ou de pouvoir lui dire le jour où il sera ado “tu sais, t’étais un babi puis c’était vraiment un calvaire”. Le but est de savoir que ce genre de bébé a des besoins parfois par mal différents de la majorité. Exemple: la méthode d’allaitement habituellement préconisée (et relatée ici) consiste habituellement à écraser la tête du bébé contre une mamelle bien juteuse jusqu’à ce qu’il boive. Sauf qu’un babi ne va pas aimer ça.
Autre exemple: laisser le bébé pleurer pour qu’il apprenne à s’apaiser tout seul. Notre retour de l’hopital après l’accouchement nous a montré que Monsieur peut hurler (je dis bien hurler, pas pleurer, hurler) non-stop pendant plusieurs heures. Donc nous n’essayons pas les méthodes préconisant de laisser pleurer le bébé… autant pour lui que pour nos tympans qui prient chaque jour que Dieu fait pour que tout cela cesse (oui, nos tympans sont très croyants, liberté de culte totale à la maison).
Et je dois tirer mon chapeau à femme pour avoir perçu assez rapidement certains traits de notre petit et d’avoir adapté notre conduite en conséquence. En étant à l’écoute de ses besoins, il semble en voie de trouver un équilibre. Même s’il est toujours indéposable, il est maintenant capable de s’endormir seul en compagnie de son nouveau pote, le pouce, un immense progrès… pour notre sommeil.
Sieste impromptue sur le divan
Alors bien entendu, les journées sont encore parsemées de crises de pleurs, de tours d’appartement avec Monsieur dans les bras car il n’accepte rien d’autre mais c’est entre-coupé de siestes, de rires de bébé et autres nuits réparatrices.