J’ai l’impression qu’avec l’élection de Barack Obama se termine la fin du règne des “bons gars”. Pas dans le sens de la bonne personne, mais du “bon gars près du peuple”, presque un peu couillon sur les bords. Le Chirac du terroir qui sert des main et tâte de la vache (il ne reniait pas les caricatures le présentant ainsi), le Chrétien haut en couleur avec ses écarts de langage et finalement le W cowboy qui cachait à peine une inculture propre à le rapprocher du bon peuple. Non pas que ces hommes politiques n’étaient de fins limiers, ils ont laissé pas mal de cadavres avec des poignards dans le dos. Mais il se faisaient élire sur le concept du bon gars qu’on pourrait inviter manger une dinde à la maison.
Les modèles récemment élus ont nettement plus le profile du control freak: le message est lissé et direct, la manière est ferme. L’objectif n’est pas tant de paraître un bon gars que de ressembler au capitaine du navire. Le premier sur la liste est Harper, rigide comme le manche à ballet qu’il a dans le cul et qui cherche à contrôler la moindre parole de ses troupes, mais qui fut également d’une intransigeance rare envers les médias. Sarko venant de son Neuilly-sur-Seine peut difficilement se faire passer comme proche du peuple et il a également tout du control freak prêt à tout pour atteindre son objectif, quitte à brusquer le monde.
Pour Obama, cela peut sembler moins évident. Cependant pour se faire élire il a su mener à la baguette un staff énorme avec de très rares débordements. Sa stratégie se basait aussi sur la capacité à diriger sur le terrain des milliers de bénévoles. Les débats télévisés (notamment le second) ont bien montré qu’il cachait mal une tendance professorale face à un McCain qui allait volontiers serrer de la paluche.
Possiblement que ce genre d’aspect ne change pas grand chose sur le résultat final, à savoir la gouvernance. Cependant ça montre une évolution, soit au niveau des générations de politiciens, soit au niveau des attentes des citoyens.