Une de nos principales appréhensions durant la grossesse tournait autour de nos bébêtes préférées, nos deux boules de poils domestiques qui nous servent de chats. Allaient-elles défigurer de leurs longues griffes notre belle paupiette fraichement démoulée ? Ou bien devenir folles de jalousie et courir tous sens ? Ou alors tout simplement étouffer notre adorable bébé en passant la nuit sur sa tête ?
Déjà du monde autour nous racontait l’histoire d’un ami de la belle-soeur d’une collègue de bureau qui avait euthanasié son manigifique angora-à-tête-de-cul parce qu’il avait regardé de travers un mouflet hurlant. Sans oublier l’entourage proche qui se demandait comment nous pourrions tout gérer alors que nous avons déjà du mal à gérer le contenu de notre frigo.
Nous avons éludé le problème les premières semaines en laissant les chats en garde à belle-maman qui se fait toujours un plaisir de garder tout ce dont nous ne voulons pas. Puis les fauves ont réintégré leur pénates qui sont aussi les nôtres. Et aucun malheur ne n’est produit.
Mais ce n’est pas pour autant que c’est facile !!! Oh que non.
Cats and cats
Dès avant le retour des minous, nous achetâmes en grand nombre des pulvérisateurs à eau. C’est l’arme absolue contre le chat récalcitrant dont l’amour de l’eau fait l’objet des plus grands romans de la littérature ancienne. L’idée était que les chats ne manqueraient pas de se précipiter dans les nombreux et confortables accessoires du bébé (lit, balançoire, etc.) et qu’à y prendre leurs aises, arriverait un jour où se produirait une malencontreuse rencontre entre un chat griffu et un bébé surpris. Créer une association mentale “Accessoire du bébé = eau” semblait gage d’une sécurité maximale pour le bébé.
Dans les faits, les chats furent pas mal effrayé de cet être vivant à peine plus gros qu’elles mais ô combien bruyant. Clairement quelque chose à ne pas approcher.
En revanche tout ce bruit semble avoir inspiré la plus capricieuse (et jalouse) des deux félines qui gratifie désormais l’entièreté de l’appartement avec de longs et douloureux miaules rauques (historiquement ces miaulements servaient à signaler occasionnellement que certains objets avaient du mal à sortir par l’orifice anal lors des selles). Ça ne serait pas grand chose si cette logorrhée ne mettait pas à chaque fois en péril les précieuses siestes (ou nuits) de notre avorton préféré.
Quelques précieux instants de sommeil
Du coup, nos pistolets à eau de haute précision servent vainement à essayer de faire taire les hurlements félins qui bien entendu ne manquent jamais d’arriver aux moments les plus critiques. Chacune de ces occurrences déclenche une poussée meurtrière qui se termine systématiquement par un chat trempé. À noté que le malheur a voulu que le chat en question soit celui pour lequel le concept de causalité ne fut jamais acquis. “Je me demande bien pourquoi je me fais arroser à chaque fois que j’hurle” se dit surement ce pauvre minou qui ne comprend rien à rien (ou ne veut pas comprendre tant il est connu que les chats veulent bien comprendre ce qui les arrange… ).
Tout ceci peut sembler anecdotique, mais nous avons pensé (et nous nous posons encore la question) renvoyer le chat non-causal à belle-maman… C’est dire que chaque minute de sommeil de Monsieur est plus importante que n’importe quelle autre chose sur Terre !
Vous ai-je dit que je suis complètement gâteux de notre Monsieur ?
Avant je regardais les autres papas (ou mamans) complètement gaga devant leur progéniture en me disant qu’ils ont vraiment l’air dégénérés à faire des Oooohh et des Aaaahhh et que surtout il n’y a vraiment pas de quoi s’esbaudir devant le babillage d’une paupiette rosâtre et baveuse.
Bon, sauf que maintenant vous pouvez me compter dans cette catégorie. Je ne peux pas m’expliquer ce qui m’est arrivé. Une sorte de virus je suppose.
L’apothéose demeure le réveil, lorsque notre Monsieur discute seul pendant quelques minutes. Là, nous allons le chercher dans son petit lit. Il nous attend bien sagement les yeux grands ouverts et semble nous adresser un petit regard charmeur tandis qu’il ……biiiiiiiiiiipp Les propos précédents ont été censurés pour cause de mièvrerie avérée et intolérable.
Mais bref, vous comprendrez que je suis gâteux. Et désolé pour tous ceux que je déçois, j’en suis moi-même profondément confus, je n’y suis pour rien, j’le jure !…