Monsieur a passé avant-hier le cap des 6 mois, la demi-année. Mettons que personnellement je m’habitue à compter les années par dizaines, mais pour lui une demi-année ça se fête!
La première réflexion qui vient à l’esprit, c’est que c’est quand même la classe d’avoir son anniversaire de naissance le jour le plus long de l’année, la veille d’un férié certain (du moins au Québec) et aux antipodes de Noyel alors que les bourses sont de nouveau remplies (contrairement à femme dont l’anniversaire tombe début Janvier et qui voit toujours son Noyel groupé avec.)
L’autre phénomène découvert récemment est le glissement permanent de la période d’extase. Explication: Lorsque Arthur est né, on nous disait “Vous verrez, à 3 mois ce sera formidable, votre bébé commencera à s’éveiller, ce sera les meilleurs moments”. Rendu à 3 mois, le refrain était désormais “Le top, c’est vraiment 6 mois, vous partagerez tout avec votre bébé, c’est génial”. Maintenant que Monsieur a 6 mois, nouveau glissement “9-12 mois, c’est vraiment l’apothéose, les meilleurs souvenirs possibles”.
Du coup, on a un peu l’impression de se faire fourrer! L’autre interprétation, c’est que chaque période mérite d’être vécue et que la suivante réserve toujours son lot de bonne surprise.
Alors qu’est-ce qui méritera d’être retenu de notre petit Monsieur à 6 mois ?
Avant tout il vient de découvrir synchrone des mains avec le reste du corps. Depuis un mois, il manipulait sérieusement des choses, mais maintenant c’est tout son corps qui se jette vers les objets désirés.
Parmi les objets désirés se trouvent la cuillère pleine de bouillie de céréales et le verre à bec rempli d’eau. Après quelques jours d’essai, notre pressentiment quant à l’intérêt des nourritures autres que le sein maternel se confirme. Monsieur empoigne fermement autant la cuillère que les poignées du verre à bec.
Pas de miracle pour autant au niveau des “boires” au sein qui demeurent fréquents, même la nuit (avec 2 réveils en moyenne). Ceci dit, on ne s’attendait à aucun miracle non plus. À première vue, il se pourrait toutefois que le nombre de tétées par jour soit légèrement plus faible; à vérifier dans quelques jours lorsque la puissance statistique sera suffisante et qu’il sera possible de faire un calcul d’écart type en bonne et due forme.
La conséquence indirecte de tout ceci est qu’en tant que Papa en Chef, je peux désormais être nettement plus autonome. Il m’est possible de passer quelques heures par jour sans le saint sein et sa propriétaire permanente.
Ceci pourrait entre autres permettre à Femme de dormir plus le matin alors que je peux dans certains cas gérer du premier réveil jusqu’à la sieste suivante sans aide… sauf que victime d’insomniaquerie primaire aiguë soit reste-elle à se tourner et se retourner dans son lit, soit se joint-elle à nous.
L’approche des 6 mois coïncide également avec une régularité accrue dans les cycles quotidiens de Monsieur. Des cycles d’environ 2 heures semblent ressortir. Ceci contient une sieste de 30 minutes, un encas, une période de jeu ou autre activité et une période d’endormissement qui se fait généralement en le promenant dans l’écharpe à l’intérieur ou dehors. Le sommeil ne vient toujours pas seul en journée, il faut un petit coup de pousse mais au moins, en ces temps hivernaux, il accepte la promenade intérieure pour s’endormir, chose qu’il refusait encore il y a quelques temps. Ces cycles permettent de planifier minimalement les sorties pour tout le monde et ça aussi, c’est un bon gain.
Au rang des développement qui permettront à Monsieur de devenir prix Nobel de quelque chose, notons qu’il est capable de se tourner du dos vers le ventre depuis 2 semaines, mais il n’en abuse pas vraiment. Une fois sur ventre, il montre clairement des velléités de déplacement qui lui permettent de tracer des cercles de bave sur le plancher ou encore de faire marche arrière sur quelques centimètres. D’autres fois, il ne goute simplement pas de retrouver face contre terre et manifeste son mécontentement des diverses manières. C’est le problème de ne savoir se tourner que d’un seul coté.
Nous avons également remisé nos beaux idéaux de parents parfaits en le plantant devant la télé. Disons ce qui est, lorsqu’il décide que la nuit est terminée à 4h30 du matin, personne n’a vraiment le courage de le désennuyer (et si personne ne le désennuie, il n’aime pas ça). Donc les DVD de Baby Einstein aident les parents désespérés à contenir le Hulk qui sommeille en lui une vingtaine de minutes -après quoi nous arrêtons son supplice de crainte qu’il perde la moitié de ses neurones avant d’atteindre sa majorité.
Enfin pour mémoire, Monsieur a eu un allaitement exclusif jusqu’à ses 6 mois révolus. Si le démarrage fut difficile, le jeu en valait la chandelle tant ce fut pratique. Ce sont toujours des couches lavables qui contiennent les désastres avec une certaine efficacité. Femme s’est transformée en usine à purée pour bébé (mais les asperge, c’est vraiment pas ça). La poussette n’a pas du servir depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois, elle n’a pas encore roulé dans la neige et l’écharpe est réellement un mode déplacement idéal pour voyager léger. Nous devenons de plus en plus gâteux de l’animal d’autant qu’il a l’art de faire des gazouillis craquants, même remplis de bulles de bave!