Plate, ajd. Québécisme - Se dit d’une chose sans intérêt et particulièrement ennuyeuse. “Le discours du Premier Ministre était plate en estie.”
Je me rappelle avoir lu une fois, probablement chez Patrick, quelque chose du genre “En politique canadienne, de tous les scénarios possibles c’est toujours le plus plate qui va se réaliser”.
Le dernier article de Gil Coutemanche, titré La médiocrité, résume très bien cet état de fait local.
Après avoir cru l’espace de quelques semaines à un scénario à l’européenne où un gouvernement minoritaire se ferait renverser par un coalition des partis d’opposition pour mettre en place un front commun contre la crise, nous voilà face à un soufflet trop cuit autour du quel tout le monde s’affaire à ses petites guéguerre habituelle.
Je ne suis pas un expert en macro-économie et je suis malgré tout bien mal placé pour jouer le gérant d’estrade gouvernemental. Mais quand même il est dommage de voir le budget spécial anti-crise 2009 proposer des solutions identiques aux crises des 100 dernières années.
Pourtant, ce n’est pas faute d’être dans un monde différent. Quand on parle d’infrastructures, pourquoi se limiter aux routes et viaducs ? Pourquoi ne pas soutenir plus clairement les infras informationnelles comme le propose un Michael Geist ?
Bien entendu, c’était surement trop idéaliste d’espérer des fonds supplémentaires pour les transports en commun, et pourtant ce serait surement plus rentable et pérenne que de donner aux dinosaures automobiles à qui on n’impose même pas de contre-partie comme des normes anti-pollutions plus strictes.
Inutile encore d’espérer des propositions ésotériques comme des grands chantiers sur la mise à disposition des données gouvernementales, ces trésors cachés, payés par les contribuables et très nettement sous-utilisés parce que non centralisés et surtout payants. Ou des projets environnementaux de grande envergure.
Enfin, ne serait-ce qu’en restant dans le domaine des “vieilles” solutions, pourquoi ne pas relancer un système ferroviaire à la dérive ? Cette fameuse ligne de TGV entre Québec et Windsor, est-ce que ça ne serait pas une belle réalisation de temps de crise ?
Comme le signale Courtemanche, c’est plutôt du saupoudrage stratégique. Là aussi ce fut dit ad nauseam, mais le contraste est d’autant plus flagrant avec l’investiture d’Obama, qui ne sera peut-être pas à la hauteur des attentes suscitées mais qui est porteur d’un petit pas grand-chose susceptible de faire regarder ses concitoyens vers l’avant et non, comme ici, de contraindre les électeurs à voir les mêmes platitudes éculées, les mêmes recettes visant à se maintenir au pouvoir.
Nan, clairement, c’est plate ici.