Pendant des années j’ai toujours considéré l’utilisation de ma langue maternelle comme quelque chose d’acquis, de fixe dans le temps… surtout fixe dans le temps.
Finalement c’est l’effort amené par ce blogue qui m’a fait comprendre combien je suis loin du compte. Non seulement je suis loin de maitriser les règles de base mais surtout j’ai compris que l’ampleur d’une langue ne se limite pas à des phrase sujet-verbe-complément (je l’ai aussi compris en lisant d’autres blogues).
Ma grande question metaphysique depuis cette nouvelle découverte du fil à couper le beurre est de savoir si un prof aurait pu un jour me faire comprendre que les métaphores, ce n’est pas juste pour le plaisir d’emmerder les collégiens et que c’est une voie d’expression puissante pas uniquement réservée aux poètes. Mais bon.
Cette meilleure compréhension de mon propre mode d’expression m’a apporté quelques questionnements comme celui de savoir si notre langue influence largement nos processus cognitifs.
J’en suis arrivé à la conclusion positive récemment à force de regarder des animes japonais. Hormis que j’ai soudainement eu un grand respect pour les occidentaux qui apprennent cette langue, je n’ai pu m’empêcher de me dire que ça ne peut qu’amener des modes de pensées différents avec des telles différences de langue et d’écriture.
L’exemple le plus parlant à mes yeux fut un extrait où plusieurs personnages s’interrogeaient sur la signification d’une pancarte parlant d’un insecte (虫) mais que chaque personnage interprétait différemment. En français, une telle question ne se pose pas, l’écriture entre une libellule, une limace ou une sauterelle ne se pose pas. Un système d’écriture à idéogramme nécessite une gymnastique complètement différente d’une langue/écriture basée sur des phonogrammes. Le processus d’association entre un kanji et sonorité n’a rien à voir avec une langue comme le français. Fascinant. Rien que par intérêt j’aimerai apprendre une langue comme le japonais… mais comme ils disent eux-même c’est bien trop 面倒い (En romaji: Mendokuzai… chiant)… Dans une autre vie peut-être.
En bout de ligne un article sur les façons de parler et de penser vient donner quelques indices. Encore insuffisant à mon goût, mais le cerveau n’est pas prêt de donner tous ses secrets !