Ce week end, alors que je relisais un de mes billets (mal écrit) sur l’embauche d’immigrants, je tombai sur la série d’articles de Rima Elkouri dans lequel elle présente l’itinéraire de 3 familles fraichement arrivées au Québec.
Les dossiers sur l’immigration refont surface régulièrement, montrant toujours une réalité crue dans laquelle des personnes qualifiée finissent par échouer dans des emplois médiocres, parfois pire. La série d’articles de La Presse montre cependant un angle moins souvent traité : nombre de familles font cela pour leurs enfants. La progéniture sacrée à laquelle il faut tout sacrifier pour une bonne éducation dans un bon pays.
Difficile de juger quand on ne connait pas la vie de ceux qui ont quitté leur pays. Toutefois est-ce vraiment le meilleur des choix que de sacrifier une position enviable dans un “mauvais” pays au profit d’une vie de misère… dans un “bon” pays ? Est-ce vraiment leur faire un cadeau que de savoir leurs parents se saigner pour eux ? Quel poids pour eux…
Mais bon, on peut difficilement retirer à chacun le désir du mieux, que ce soit pour eux ou pour leurs enfants. Moi aussi je veux le mieux pour moi, Femme et Monsieur. Et si ça prend d’aller dans un autre pays, pourquoi pas !
Les vrais coupables là-dedans sont les sociétés d’accueil. Désormais une majorité de pays pratiquent la sélection de profil à l’entrée, seuls les diplomés, les bien-portants, bref les forces vives d’un pays, sont admis dans le saint des saints. Il suffit d’y réfléchir 5 secondes pour se rendre compte combien les terres d’émigration perdent à la fois une main d’œuvre qualifiée rare, difficile à former, qui apporte avec elle leur futur ainsi qu’en général toutes leurs économies. Pour que tout ce petit monde finisse dans les banques alimentaires ? C’est pathétique.
Un pays comme le Canada qui englouti chaque année plus de 100000 personnes venant d’autres pays devrait avoir la responsabilité d’assurer à ces personnes une place dans la société [1]. Le Canada, tout comme le Québec, sélectionne via un processus long et couteux (pour le demandeur) des personnes qui sont supposées être utiles pour le pays. En conséquence de quoi les autorités devraient s’organiser au moins pour fournir un premier pied dans le système… un stage rémunéré avec des entreprises partenaires, une mise à niveau professionnelle pour obtenir une reconnaissance de diplôme, pour intégrer les ordres professionnels et autres choses du genre ou que sais-je encore. En mettant l’argent ailleurs que dans quelques conseillers en emploi bien gentils mais qui peuvent difficilement changer le cours des choses, il y aurait moyen de faire quelque chose.
Il faut bien se rappeler qu’un pays comme le Canada utilise l’immigration pour combler une démographie molle. Si les Canadiens se reproduisaient, l’éducation de ces enfants aurait un coût. En se reposant sur l’immigration, le Canada vole des têtes prêtes à fonctionner, déjà formées et entrainées aux frais des autres (souvent pauvres). Ce serait la moindre des choses que de respecter ces personnes et leurs pays d’origine en leur assurant une base !