Ça y est presque ! Il se pourrait que nous survivions à la première année de notre rejeton. Et tandis que nous regardons vers notre futur commun (plutôt que de rester prostrés devant un réveil affichant 4h55 AM alors que nous avons un petit garçon parfaitement réveillé dans nos bras (Ne soyons pas non plus mauvaise langue, ceci est exceptionnel désormais)), Femme et moi constatons que notre éducation ne nous a pas été très bénéfique. Principalement au niveau de l’école.
Pourtant nous sommes tous deux de forts beaux spécimens d’étudiants ayant rencontré un succès certain. Mais nous avons tous deux l’impression que l’école a définitivement éteint en nous quelque chose qui voulait s’exprimer. En s’exprimant, ce “quelque chose” n’aurait peut-être pas fait de nous un docteur et un ingénieur, mais peut-être sérions-nous mieux avec nous-même. Des nous-mêmes que nous devons surmonter presque quotidiennement maintenant.
Toujours est-il qu’en bons parents, nous regardons dès aujourd’hui à l’éducation de notre progéniture. Sauf que voilà : les écoles conventionnelles, l’éducation conventionnelle nous semblent tout ce que nous avons hait : des structures rigides, tuant l’instinct de découverte de la jeunesse.
À noter que l’un comme l’autre n’avons pas vraiment été des rebelles de l’école. Nous y posons simplement un regard a posteriori rempli de déceptions.
Personnellement je ne peux m’empêcher de repenser à cette horrible prof de physique de 5ème qui m’a presque dégoutée de la matière alors qu’elle prenait un plaisir sadique à retirer des points de présentation. Pourtant j’arrivais à ce niveau en connaissant par cœur la vitesse de la lumière, la distance Terre-Lune ou encore la date de découverte de Pluton.
Tout comme je ne peux que regretter d’avoir du attendre un Première scientifique pour avoir un prof de Français qui m’explique que les figures de style ce n’est pas juste parce que “c’est comme ça” mais que cela a une valeur pour celui qui l’utilise… à défaut d’être évident pour le jeune esprit qui le lit.
Les exemples sont nombreux et tout le monde s’y reconnaitra.
Parc de bercy
Bien entendu, en tant que parent je sais bien qu’à nous deux, nous pourrons pas répondre à toute la soif de savoir et de partage de notre enfant et c’est pour cela que l’école est incontournable. Et pourtant.
Loin de moi l’idée de blâmer les profs. C’est la logique générale de l’enseignement qui me chagrine. Nous, en tant que société, voulons une petite école qui nous prépare bien pour le primaire, qui nous prépare bien pour le secondaire, qui nous prépare bien pour l’université qui nous prépare bien pour avoir un bon métier. Cette vocation pour le but final rend le cheminement directif et parfois carrément fermé. On n’a pas le temps de s’attarder en chemin, le but est d’en faire rentrer le maximum dans le minimum de temps.
Pour les besoins de la cause, dans les “meilleures” écoles, on élague les plus lents, on applique consciencieusement les “meilleures” méthodes pour s’assurer que tout rentre. Et si des recherches “evidence based” montrent qu’il est plus performant d’apprendre debout sur sa table en agitant les bras, on le fera.
Tout ceci sans accepter que le cheminement est aussi important que le but, que le processus d’apprentissage est aussi important que l’apprentissage en lui-même.
Ceci dit, j’ai espoir que cela évolue. Je lis (occasionnellement) des blogues de professionnels de l’enseignement et ils mettent en avant la transition actuelle dans la connaissance qu’apporte des outils comme Internet. Maintenant il n’est pas très difficile pour un élève d’en savoir plus que le prof et d’être plus à l’aise pour chercher l’information. Là où il me fallait consciencieusement éplucher mon Science et Junior et autres pour répondre à mes questions et susciter mon intérêt, maintenant tout se trouve à une portée de Google.
Ceci peut apporter une adaptation au niveau éducatif où au lieu de forcer des connaissances, on privilégierait l’ouverture, les réponses aux questions et la recherche de ces réponses parmi l’infini des possibles.
En attendant, il nous semble difficile de voir en l’école autre chose que celle que nous avons vécu : un cadre étouffant, surtout pour des enfants d’âge primaire, mais aussi pour les ados du secondaire. Et avec les connaissances et la compréhension développées à posteriori, l’impression qu’il serait possible de faire beaucoup plus que des futurs employés modèles.