Me voici donc de retour au travail, bon gré, mal gré.
Nous avons pour l’instant une organisation en or avec une nounou qui vient à domicile et une belle-maman qui arrive bientôt. Des petites vacances de prévues. Des activités hospitalières au ralenti pour la période estivale qui placent la marche moins haute pour moi.
Et pourtant, il y a cette culpabilité infinie qui colle à la peau à laisser son petit pendant d’aussi longues heures, d’aussi longues semaines de temps. Que je tente de soigner mais sans grand succès pour le moment.
Il y a aussi cette espèce de rouille au cerveau qui fait que je ne me souviens plus de rien et que je me sens d’une incompétence crasse à faire un travail qui comporte son lot de responsabilités non négligeable.
Il faut dire que je ne retourne pas dans un “travail” normal. D’abord, être résidente, ce n’est pas normal. C’est être considérée comme médecin tout en étant en fait une étudiante. Avec de l’étude, des cours, des présentations et des examens à faire. Des patrons aux styles variés à qui s’adapter.
Et que dire de la psychiatrie, qui est tout sauf un domaine “normal” ? Qui nous force à contempler nos propres bibittes intérieures, à réfléchir à notre valeur comme être humain.
Au sortir d’un congé de maternité, je viens déjà de vivre toute une thérapie de croissance personnelle (surtout avec un bébé aux besoins intenses, qui est venu mobiliser en moi tout ce qu’il y avait de ressources pour faire face et donner, donner sans compter). Je n’ai nulle envie de me lancer dans une psychanalyse en ce moment !
Alors voilà, je vais avoir besoin de temps, peut-être de beaucoup de temps, pour me sentir en paix avec cette espèce de vie de fous qui est maintenant la nôtre.