1h10 du matin. Un problème au travail m’a obligé à rester debout tard. Pis, je dois me relever vers 4h30 pour faire des vérifications; appeler du monde de mon équipe en pleine nuit pour me relayer me semble difficilement concevable; la nuit sera donc très courte.
Tandis que je me prends une couverture pour dormir quelques heure sur le futon, Arthur se met à pleurer, que dis-je à hurler dans on lit.
Voilà deux ans de cela, alors qu’il n’avait pas un an, les cris de ce qui était alors une boule de chair à vif m’auraient plongé dans un état de frustration intense avec en tête un seul et unique refrain “X minutes de sommeil en moins dans une nuit bien trop courte”.
Ce soir, j’entends ses pleurs et je souffre pour lui.
Je suis bouleversé par ce petit être dont nous constatons chaque jour combien il comprend tout maintenant.
Il sait que nous sommes là, juste derrière le mur, il sait que si nous ne venons pas, c’est juste que nous n’en avons pas envie.
Le pire étant que je n’ai même pas envie de lui refuser ma présence. Au contraire, il me fait tant plaisir d’aller à sa rencontre dans la noirceur de sa chambre, grappiller ainsi quelques minutes de sommeil, pour lui faire sentir que nous sommes là pour lui, pour le réconforter et lui chanter À la claire fontaine pour l’aider à retrouver ce sommeil si fuyant.
Le coup de foutre avec le nouveau-né fraichement démoulé, je n’y crois pas.
Mais tranquillement, au gré des mois et des années, tomber sous le charme de ce petit être qui par ailleurs n’a aucun scrupule à nous manipuler pour arriver à ses fins? Oui, clairement oui. Et foutre en l’air quelques minutes de sommeil pour être avec lui, oui et en plus avec plaisir.
Avec tellement de plaisir, que je prends même quelques minutes supplémentaires pour le mettre en mots.
Dors bien Arthur.