Tous les lieux sont bons pour dormir pour qui trouve le sommeil facilement. Aujourd’hui je me suis endormi assis sur le banc d’une table à picnic dans un parc. Ma préférence demeure les bibliothèques même s’il m’est assez rarement arrivé d’y dormir réellement.
Parfois je vais travailler à la bibliothèque nationale, toujours fortement fréquentée et toujours, de-ci de-là bibliophages ou étudiants surpris dans leur lecture par leurs nuits trop courtes, ou simplement par l’ennui. Les vigils de sécurité laissent à eux les somnolents qui se réveilleront parfois avec une bonne raideur dans le cou.
Combien d’heures de sommeil dans l’enceinte de cette institution, de rêves et de cauchemars issus des pages feuilletées?
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Là-dessus, dès que vint la mousson j’embarquai de nouveau pour le sud, afin de tenter fortune une fois encore dans les régions de la Chine et du Japon, et de voir si, là où tant de fois j’avais perdu ma chemise, je ne pourrais cette fois en acquérir une autre, moins élimée que celle qui m’habillait alors.
Fernao Mendes Pinto. Pérégrination. (traduction de Robert Viale, 1983)