Pérégrination

par Hoedic

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Merci au bibliothécaire qui a mis ce livre dans les coups de coeur il y a quelques mois à la bibliothèque du Plateau-Mont-Royal. Histoire auto-bibliographico-romancée, roman d’aventure, roman historique. Plus de 600 pages de la vie d’un vagabond des mers, sujet du roi du Portugal, lors de la conquête de l’Extrême-Orient, de 1537 à 1558.

Impossible de dire ce qui est vrai de ce qui est romancé, pourtant ses écrits font office de référence pour plusieurs historiens. Impossible de dire si l’auteur est sarcastique ou non; le ton l’est souvent mais ses actions militent souvent pour le premier degré.

Difficile de comprendre ce qui a poussé cet homme et ses congénères à s’embarquer dans cette aventure où partir en bateau semblait être un tour de marche qui pourtant tournait souvent bien mal, soit par le fait de la nature capricieuse <div></div>es océans Indien et Pacifique, soit par l’effet des pirates et des corsaires (auxquels l’auteur joindra les rangs à l’occasion). Difficile de comprendre comment un homme normalement constitué peut enchainer missions après missions alors que chaque nouvelle contrée possède son lot de barbares n’hésitant à torturer et hacher menu le premier venu; où les guerres sont perpétuelles et l’objet d’une cruauté sans borne; où les ennemis et les traîtres sont non seulement tués dans d’horribles souffrances, mais également leur descendance, leur parenté, leurs voisins.

Un roman, surtout avec un ton aussi léger que celui employé par l’auteur, ne peut pas nous replacer dans le moment passé. Mais chose certaine, il nous donne une bonnée idée de ce qu’était la vie des conquérants occidentaux de l’Extrême-Orient.


En lisant les descriptions des atroces batailles et surtout des représailles suivant la victoire d’un des protagonistes, il est facile d’être soulagé de la disparition de cette barbarie dans notre monde moderne. Pourtant il suffit de se pencher sur les zones de conflit, même la “très propre” guerre en Irak des alliés, pour découvrir que sous le vernis moderne la barbarie humaine n’est jamais très loin; juste une question de circonstances.

Ils nous réprimandèrent par de sages paroles, déclarant que c’était le propre des femmes de parler haut et d’une voix altérée, car elles ne possèdent ni frein à leur langue, ni chef à leur bouche, mais non point des hommes, qui ceignent l’épée et décochent des flèches dans la furieuse tourmente de la guerre.

Fernao Mendes Pinto. Pérégrination. (traduction de Robert Viale, 1983)

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