Le Mont-Royal est à son meilleur, non pas en plein été dans l’uniformité du vert et du bleu mais à l’automne, par temps venteux et changeant, où gris et bleu font tour à tour briller vert, orange et brun. Le contraste de la luminosité et des couleurs plait naturellement à l’oeil et à l’esprit, le sombre donne la profondeur au clair, la lumière découpe l’ombre.
La vie est pareillement faite d’éclaircies et de nuages, les uns réhaussant les autres. Pourtant contrairement aux images, l’esprit -ou le mien en particulier- ne semble pas se faire à l’idée de la valeur transitoire de chaque instant. Une contrariété semble rayer même la possibilité d’une éclaircie tandis qu’un succès laisse croire en une sorte d’invincibilité éternelle vouée à être prochainement déçue.
Comment percevoir la beauté du contraste dans notre vie de tous les jours; s’y arrêter comme devant un tableau et le contempler pour ce qu’il est à cet instant précis. Comment voir l’ensemble du tableau fait de reliefs, de contours et de contrastes?