La saison de jardinage s’est évanouie il y a un mois de ça. La terre est désormais froide et sans vie. Alors que je fermais le jardin, une interrogation m’a frappé: pourquoi jardiner?
Tandis que j’arrachais du sol des plants de tomates brunis, la réponse est venue d’elle-même: pour voir de mes yeux et sentir de mes mains la brièveté du vivant. Revivre chaque année le cycle. Naître, croître, décrépir. Naître, croître, décrépir. Comme pour ne pas être étranger à l’approche de la frontière ultime.
Les arbres sont beaux en automne
Mais l’enfant qu’est-il devenu
Je me regarde et je m’étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nusJ'arrive où je suis étranger, Louis Aragon