Au moment d’écrire ces lignes, je vis mes dernières minutes dans les bureaux de Nord Ouvert. Bientôt, je sortirai pour ne plus revenir. En tous cas pas en tant qu’employé. Fidèle à mes cycles, je suis resté en poste pendant 3 ans. 3 années riches d’apprentissage, de nouveauté et l’impression de participer à quelque chose qui se bâti.
Contrairement aux autres emplois que j’ai quitté précédemment, je n’étais pas rendu las. Je n’avais pas l’impression d’avoir fait le tour de la question. C’est pour cette raison que cela m’a pris beaucoup de temps, et beaucoup d’hésitation pour me décider. En bout de ligne, c’est la proposition, à savoir de rejoindre le Bureau de la ville intelligente et numérique de Montréal qui a fait penché la balance. La possibilité de faire évoluer les choses de manière plus concrète et directe. Car si nous faisons beaucoup de choses à Nord Ouvert, c’est souvent de manière périphérique aux gouvernements. Notre situation extérieure par rapport à l’appareil bureaucratique limite notre capacité de changement, notre capacité de comprendre ce qui se passe (à l’intérieur) et s’avère souvent plus frustrant qu’autre chose. Je l’ai appris à mes dépens dans mes derniers projets.
Je ne me fais pas non plus d’illusions débordantes. Je n’ai pas la prétention que moi, dans toute ma grandeur, je vais pouvoir révolutionner les choses. Je sais que cela prendra aussi un savant mélange de patience et de ténacité pour faire avancer des choses. J’ai la chance de ne pas partir totalement dans l’inconnu: ces dernières années m’ont permis de connaitre beaucoup de personnes à la ville. Des gens qui voudraient être des agents de changement et dont certains m’ont fait part d’un vent de renouveau à l’interne et l’espoir de voir les choses évoluer à un rythme plus rapide. Je souhaite pouvoir contribuer à cette accélération des choses. Je souhaite pouvoir faire entendre, même un peu, ma vision; une vision qui ne se contente pas d’ajouter des senseurs partout pour être plus efficace, mais qui cherche à s’allier la population, à répondre aux questions et à rendre la ville plus vivante.
Quitter la Bourse de Montréal pour rejoindre Nord Ouvert était un immense saut de le vide. Au moment de quitter, je m’imaginais un ou deux ans plus tard revenir au “bercail” la queue entre les jambes et un échec sur les épaules. (Note: la bourse de Montréal a un historique de gens qui quittent et qui finissent pas revenir). Grâce au support de James et plus récemment de Jean-Noé, ce fut une réussite. Pas la perfection; il y a bien des choses que j’aimerais refaire différemment, mais malgré tout la satisfaction d’avoir réalisé de belles choses et d’avoir contribué au développement d’une organisation importante et dont la réputation n’est plus à faire. J’ose croire que j’y ai joué un rôle.
Évidemment, cette hantise de quitter la Bourse réapparait comme par magie. Est-ce que je fais le bon choix? Est-ce que je vais me retrouver le bec dans l’eau dans 1 an? Est-ce que, simplement, je me fais trop d’espoir? Le temps le dira. En attendant, wish me luck comme on dit.