J’ai passé mon été à faire de l’expérimentation animale. C’est un sujet assez controversé et beaucoup ne sont pas d’accord avec ce principe. Même M désapprouve ce que je fais. Personnellement, je peux comprendre rationnellement la nécessité de la recherche, y compris sur les animaux, une fois un premier déblayage effectué plutôt dans des éprouvettes ou sur culture cellulaire. Un jour ou l’autre, il faut bien voir ce que cela donne sur un organisme intégré, avec son métabolisme et tout ce que cela implique. J’ai aussi une confiance relative dans l’existence de nombreux comités d’éthique tant au niveau des centres de recherche que des organismes subventionneurs, en passant par les publications scientifiques.
Sur ces bonnes considérations, je dois cependant dire que je ne m’y suis pas habituée. J’avais fini, au fil des semaines, par établir presque une relation d’amitié avec mes rats, et j’avais l’impression de les trahir à chaque fois que je les anesthésiais (la journée se finissant fatalement et immanquablement par une euthanasie). Je ne me suis pas habituée à exsanguiner et guillotiner un animal, un mammifère pas si éloigné de nous et encore moins de mes deux belles chattes que j’adore.
Bref, je suis très heureuse que ce stage se termine. Il ne me reste qu’un rapport à faire, avec tout plein de statistiques bien sérieuses. Ça aura tout de même été un été très constructif. J’ai appris des rudiments de chirurgie (mais dans des conditions pas très stériles), je me suis initiée à la recherche (i.e. un milieu compétitif peu accueillant, avec protocoles ultra répétitifs, manque de moyens chronique, publications et congrès…), j’ai acquis une belle expérience (CV), je me suis fait des sous en vue de la prochaine année scolaire, et surtout, j’ai compris que je peux rayer cette possibilité de mon avenir ! La recherche fondamentale, non merci pour moi, je vais laisser la place aux autres :) Il ne me restera plus qu’à dénicher quelque chose de différent et de plus plaisant pour l’été prochain.